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Critique de lolomito


Un témoignage fort et bouleversant que celui de Paulette, petite fille des Ardennes qui, pendant 50 longues années, va se retrouver confrontée à la prostitution.
Et c'est le hasard d'une rencontre avec l'écrivain Jean Arcelin, qui va lui permettre de mettre en mots son histoire.
Paulette (dont le prénom sera plus tard remplacé par le pseudonyme Linda) qui rêvait d'écrire ses mémoires lui a confié son récit et ce livre est le résultat de leur coopération.

Je vous préviens tout de suite, il s'agit d'un roman témoignage puissant pour un public averti. Certaines scènes sont brutes de décoffrage, crues, écrites au scalpel. Cependant elles ne sont pas majoritaires et restent absolument nécessaires dans la compréhension du sujet traité.
Linda appelle un chat un chat.
Pas de fioriture et pourtant, en dehors de ces quelques scènes plus sombres que sombres, j'ai trouvé certaines tournures de phrases magnifiques.
De plus, il faut arriver à pas loin de la moitié du livre pour rentrer dans le vif du sujet.
Jean Arcelin prend tout son temps pour planter le décor et brosser le portrait de Paulette.
Paulette petite fille, qui grandit dans un milieu ouvrier, dans un petit village des Ardennes, et qui très tôt, comprendra la difficulté qu'ont ses parents à faire bouillir la marmite.
Puis Paulette adolescente, qui comme toutes les filles de son âge, va au bal ( nous sommes fin des années 50 ) et rêve d'y rencontrer un amoureux.
Puis Paulette qui se projette dans la maternité.
Et enfin Paulette, tombée aux sales mains de celui qui lui promettait une vie meilleure.

Alors qu'adolescente elle virevoltait aux bras de celui qui fut son premier amour au rythme de la chanson de Dalida, des paroles comme une prémonition présageaient son avenir sans que Paulette ne s'en doute le moins du monde.
“Les yeux battus
La mine triste et les joues blêmes
Tu ne dors plus
Tu n'es que l'ombre de toi-même
Seule dans la rue
Tu rôdes comme une âme en peine
Et tous les soirs sous sa fenêtre on peut te voir…”

Une lecture difficile donc et pourtant j'ai adoré !
J'ai adoré l'écriture, le style, le personnage de Paulette auquel je me suis attachée. J'ai souffert avec elle, prié pour elle, pleuré avec elle aussi et j'ai espéré , page après page, ligne après ligne qu'elle finirait par l'obtenir enfin sa carte Azur.
J'ai accompagné Linda avec bienveillance jusqu'au bout du livre. Et je termine ma lecture en lui souhaitant que l'avenir soit plus clément avec elle. Qu'elle profite enfin de sa fille et de son petit-fils. Et surtout que toutes les croix tracées par l'ange de Pigalle soient enfin les dernières.

PS: un petit aparté pour vous faire part d'un ressenti personnel pendant cette lecture.
Au fil des pages, j'ai eu le sentiment, je dirais même l'intime conviction, de reconnaître l'écriture d'un autre auteur dont j'ai lu plusieurs livres.
Des figures de style identiques me laissent vraiment à penser que Monsieur Arcelin pourrait très bien être derrière cet auteur dont je guette chaque parution.
Monsieur Arcelin écrirait-il des livres pour d'autres, tout en restant dans l'ombre ?
Voilà une question qui va me tarauder pendant un moment.
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