Saga Mordret, tome 2 : Sans coeur

Pour apprécier Angel Arekin, il faut accepter de se laisser entraîner dans un univers sombre. Ici, pas de sentiments tièdes, pas de héros viril, autoritaire mais sympa, pas d'atermoiements de la part de l'héroïne, pas de temps mort interminable avant d'avoir la première scène de sexe. Dans son univers, les héros sont complexes, cruels, dominateurs et exigeants. Ciaràn Mordret a repéré Abigael lors d'une fête organisée par son père, PDG d'une entreprise qui nourrit la ville et il la veut, la posséder. Elle doit lui appartenir. Et comme il exècre les discours inutiles, il lui explique clairement ce qu'il attend d'elle. Et, Abigael jusqu'ici fille ordinaire qui se prend des vents chaque fois qu'elle se rapproche d'un garçon, accepte, fascinée par lui. La voilà entraînée dans le manoir familial où elle découvre une famille dysfonctionnelle, dans une relation tumultueuse qui l'amène parfois à se demander pourquoi elle aime autant un garçon incapable d'aimer simplement, incapable d'exprimer naturellement des sentiments que les gens normaux éprouvent. Comme avec le personnage de Yano dans « No love no fear », on a envie de hurler parfois à Abigael de foutre le camp du manoir, de laisser derrière elle ce Ciaràn qui ne peut que la détruire, de se tourner plutôt vers le frère aîné, nettement moins compliqué et qui lui, accepte ses sentiments envers elle. Mais finalement on comprend la fascination qu'elle éprouve pour lui car il est hors-norme. Et derrière ce masque de jeune homme froid et implacable, se cache un être qui a besoin d'elle. Est-ce de l'amour ? Lui-même n'a pas la réponse. Encore une fois, l'écriture d'Angel Arekin est addictive, elle ne recule devant rien, elle n'a pas peur de mettre en scène des personnages et des événements qui dérangent et qui nous sortent de notre confort personnel. On est très loin des schémas classiques des romances où les héros, au départ odieux s'avèrent ensuite de bonnes pâtes. Ciaràn reste jusqu'au bout un être à part, inflexible dans son comportement dominateur. Laissez-vous tenter par cette dark romance. Quant à moi, je vais lire la suite « Sans âme ». Tout un programme !
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