Bloody Harry, tome 1 : La BD dont il ne faut pas prononcer le nom

Alors là, me voilà drôlement embêtée... Je viens de finir de lire les trois tomes parus de cette BD parodique de l’univers d’Harry Potter et je n𠆚rrive pas à savoir quel ton adopté dans ce billet. Prof-doc en collège, sur les conseils de mes supers loulouttes de 5ème addicts de ce Bloody Harry et ceux d’une de mes collègues prof, j’y ai donc mis mon nez dedans et bien m𠆞n a pris car j𠆚urais pu risquer ma pauvre petite carrière de prof à déposer le tome 1 de cette série sur les étagères du CDI ! Pour avoir déjà eu moult plaintes sur la légitimité de la place dans un fonds collège de certains romans ou mangas bien innocents à mon humble avis (Detective Conan !!!), je me dis que si certains parents étaient tombés sur certaines planches de la « BD dont il ne faut pas prononcer le nom », ils auraient frôlé l’infarctus... Donc, pour être objective mais tout en étant franche, il me paraît impossible de mettre entre les mains de collégiens (10-14 ans) le premier tome de cette BD. Sadomasochisme, scatologie, allusions sexuelles un peu « trop lourdes » à mon goût, drogue, tout ça saupoudré d’une ribambelle de grossièretés et d’humour « gore » à souhait, cela donne un cocktail explosif ! En discutant avec les élèves du club lecture (28 gamins de la 6eme à la 3eme), certains m’ont « gentiment » rassurée en me disant ne pas avoir compris les allusions sexuelles graveleuse alors que mes girls de 3eme qui ne connaissaient pas la BD étaient yeux écarquillés et ok... mortes de rire ! Elles pensent quand même que pour petits frères et petites sœurs « ça arrache ! Madame ! » - comprendre : « c𠆞st un peu trop, quand même ! ». Donc, de l𠆚vis général d’une doc grisonnante et d’un collectif d�os courageux testeurs : série de BD bottée en touche au lycée voisin... En laissant les tomes 2 et 3 en prêt, on ne pouvait inciter les jeunes lecteurs à risquer d𠆚ller mettre leur petit nez encore tout plein de lait dans les pages de l’innommable tome 1... Un gros coup de gueule contre l’éditeur qui devrait au minimum se fendre d’une petit réserve au lecteur et avoir l’honnêteté en quatrième de couverture du premier tome de citer le contenu complet de son résumé en ligne « Avec au programme un Ron précocement libidineux, des sorts délicieusement foirés, du mauvais esprit à chaque page et Harry et Hermione qui enlèvent le bas sous nos yeux ébahis, il faut bien reconnaître que le secret le mieux gardé du Ministère de la Magie ne manque pas de piquant. N’hésite pas plus longtemps… Compromets ton âme en ouvrant la Grande Œuvre Noire, tu ne le regretteras pas ! » Un parent (ou une doc !) averti en vaut 2. J𠆚i laissé innocemment mon grand de 10 ans le lire et on n𠆚 pas encore fini d𠆞n parler.... !