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Critique de SophieChalandre


Dans la Buenos Aires des années 30, Roberto Arlt met en scène, avec son habituelle plume colérique et boxeuse, une galerie hallucinée de personnages qui se dépêchent de vivre, de tricher, de manipuler, de résister, de voler, de tuer, de rêver : de survivre. Tous dominés, marginalisés et battus d'avance par une métropole sans pitié pour ce défilé de canailles déjantées.
Roberto Arlt est implacable avec ses personnages, mais il ne les déteste pas, il hait la déshumanisation. Dans une langue volontairement populaire, urbaine et incorrecte, déglinguée comme ses protagonistes, il fait saigner les déracinés solitaires dans une exclusion absolue, au sein d'une capitale qui semble concentrer toute l'histoire de l'Argentine et devient un personnage à part entière. Cette ville dominée par une classe possédante ne laisse aucune place aux émigrés et aux recalés sociaux : leur horizon absent les laisse aussi imprécis que sans perspective. Un terrible constat d'abjection que Arlt torture avec brio, où l'exclusion individuelle comme collective donne naissance à une nouvelle race d'hommes, ceux qui ont franchit la limite de la dépossession de soi.
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