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Critique de Analepse


Qui peut résister devant une saga promettant des héros au mauvais caractère et une histoire d'amour compliquée pimentée d'une touche de fantastique ? Pas moi en tout cas, et ni une, ni deux, j'ai entamé ma lecture de la tumultueuse histoire de Kathy et Daemon (quel nom original pour un anti-héros... Déjà cela aurait dû me mettre la puce à l'oreille...).

On ne peut pas tout aimer évidemment, mais ce livre a été pour moi une grosse déception, surtout que les critiques semblaient annoncer une intrigue piquante et originale.
Or, le seul coup de maître de Jennifer L. Armentrout a été de parvenir à condenser autant de clichés en si peu de pages.

Tout d'abord, quelques mots sur la forme : les phrases ne sont ni trop longues, ni trop complexes ; votre dictionnaire pourra rester bien au chaud sur votre étagère ; la grammaire est simplissime, avec des schémas de phrase de type sujet, verbe, complément, de temps à autres agrémentés d'un adverbe ou d'un adjectif épithète. Si vous aimez les textes faciles à lire, avec des phrases n'excédant deux lignes, sans descriptions ni verbes de dialogues, vous serez probablement heureux de tomber sur Lux.
L'orthographe est bonne et, malgré quelques libertés grammaticales, il n'y a rien à redire au travail de la traductrice. La lecture est fluide : j'accorde donc généreusement une étoile pour l'effort.

Bien que je préfère les livres offrant un certain niveau de langage, j'aurais probablement pu passer outre le style tristement pauvre de l'auteur si l'histoire n'était pas cousue de fil blanc, et n'enchaînait les poncifs de la première à la dernière page.

Avant de développer ce dernier point, un mot encore sur le cadre de l'histoire. Pas d'effort particulier quant à la mise en place du contexte : l'héroïne déménage dans une nouvelle ville ; il n'est fait mention ni d'amis, ni de famille en dehors de sa mère (son père est mort, hop, c'est pratique, en voilà une bonne raison d'aller s'enterrer au milieu de nulle part !). Pas d'antécédents amoureux : mieux vaut se réserver pour le héros (désolée si j'ai gâché le suspense des quatre premières pages).
L'auteur ne s'embarrasse pas non plus de personnages secondaires (après tout à quoi bon perdre son temps à décrire autre chose que les boucles noires et les longs cils de Daemon ?) et leur nombre est passablement limité : un seul professeur est évoqué (et encore, c'est parce qu'il a un rôle à jouer), un autre mec histoire de rendre notre héros jaloux, deux copines au lycée pour faire bonne mesure, les trois amis des jumeaux, quelques méchants et on a fait le tour.
On notera également que les extraterrestres parlent tous parfaitement anglais, quel que soit l'âge ou le moment où ils arrivent sur Terre, ce qui est quand même, vous en conviendrez, vachement pratique pour s'intégrer ! Ça permet aussi aux Arums et aux Luxens de se proférer des menaces de morts sans barrière de langue. Plutôt chouette, non ?

En ce qui concerne l'histoire, j'ai vraiment eu l'impression de relire Twilight, version "petits êtres de lumière", depuis le déménagement dans un bled paumé des États-Unis, jusqu'à l'attaque de nuit dans un parking en passant par les héros qui brillent au soleil... enfin comme des soleils, la randonnée en forêt – lieu de toutes les confessions, l'accident de camion où le mec sauve la fille in extremis au risque de dévoiler ses pouvoirs... Pouvoirs, qu'au passage, il n'hésite pas à utiliser au début dans le simple but d'impressionner l'héroïne malgré le risque que c'est censé représenter ("vas-y que j'apparais devant toi comme par magie pour t'intimider, bien sûr que ça va passer, je vais lui dire qu'elle a rêvé, elle n'y verra que du feu").

Et que dire de la fin de type TGCM (ta gueule, c'est magique), où la narratrice, bien qu'à l'article de la mort, tue le dernier méchant grâce au pouvoir de l'amitié et à ses dons magiques (oui apparemment c'est contagieux) avant de ressusciter grâce aux vertus de l'amour ?
– Au revoir petite logique, repose en paix –

En bref, même si la narratrice tient relativement la route au niveau émotionnel, pour le reste... on a le mec beau à tomber, badasse, surprotecteur, autoritaire et pas très avenant ; sa jumelle qui est gentille mais qui ne casse pas trois pattes à un canard ; au lycée, la table des mystérieux et inaccessibles beaux gosses (argh, ça me rappelle quelque chose, mais quoi ?) ; les méchants qui font le mal parce qu'ils sont méchants (c'est dans leur nature, faut pas chercher à comprendre : ils sont MAUVAIS), le bal du lycée, le sportif musclé et arrogant, etc.
Tout est tellement stéréotypé que je mettrais ma main à couper que le Dr. Michael (seulement évoqué dans ce roman), parce que c'est le nouveau petit ami de la mère et qu'en plus il est médecin, se révèlera être un méchant par la suite.

Vous l'aurez compris, je me suis plutôt ennuyée pendant cette lecture, succession de clichés et de raccourcis douteux. J'aurais définitivement tendance à classer cette série dans la catégorie "pour ados pas trop exigeants" plutôt que "jeune adulte".
Enfin, le livre se lit facilement, et il s'inscrit tout à fait dans son genre - bit-lit pour ado américaine - sans dévier d'un iota. Je lui accorde donc une deuxième étoile, histoire d'être un peu objective, parce qu'il fait quand même son travail de livre pas prise de tête.

S'il était besoin de le préciser, je ne pense pas lire les autres tomes, bien qu'ils soient, paraît-il, meilleurs que le premier.
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