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Critique de paulmaugendre


Après Les Moulins à nuages, qui a reçu le prix RTL grand public, Georges-Jean Arnaud propose un deuxième volet consacré à la saga familiale.

Les oranges de la mer, c'est d'abord et surtout Caroline, la grand-mère paternelle. C'est aussi la vie d'un village, d'une portion de terre accrochée entre sel et mer, le Barcarès, Leucate. Des paysages aujourd'hui défigurés.

On a peine à croire, de nos jours, nous qui possédons tout ou presque, à imaginer le dénuement de ces êtres pauvres mais dignes. Chaque malheur, chaque signe contraire du destin, chaque catastrophe, chaque revers, chaque coup du sort étaient ressentis plus cruellement que la misère était déjà présente à chaque porte, ou presque.

Il fallait se contenter de peu lorsqu'on n'avait rien. Pourtant la bonne humeur régnait et l'arrivée des Espagnols, entendez par là la semence de pissenlits amenée par le vent dégoulinant des Cévennes, signifiait rires et cris de joie.

Le bois était rare dans les cheminées, et il fallait découper dans le journal hebdomadaire des bandes de papier, économie forcées, pour allumer et alimenter le feu. le phylloxera, la guerre de 14, la chute des cours du vin, autant de pierres noires dans un chemin déjà abondamment empierré.



A partir de ses souvenirs, Caroline, sous la plume de Georges-Jean Arnaud, raconte son existence et celle de ses proches. Sa jeunesse, son appréhension de l'école, son désir entretenu pendant des années de lire Les Misérables de Monsieur Victor Hugo, son mariage avec Philibert, l'étameur trop prodigue, les petites joies et les grandes peines.

Et les fameuses confitures d'oranges, des oranges échouées sur la plage un beau matin, gorgées d'eau de mer, des oranges qui deviendront des confitures talisman, baromètre familial, et qui seront conservées, personne n'osant les manger de peur d'y retrouver un kilo de sel malgré tout le sucre englouti dans la préparation.

Les Oranges de la mer, c'est le livre des petites gens, de ceux qui n'attendaient pas l'aumône d'où qu'elle vienne, et dont la seule richesse consistait en l'amour du pays et la foi en leurs possibilités.

Un livre tendre, parfois drôle, parfois pathétique. Un livre hommage.


Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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