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Critique de palamede


Génies précoces et excessifs objets d'un amour maternel étouffant, mondains inquiets d'être préférés des meilleurs, animés par une curiosité dévorante et le même désir de plaire et de dominer, Proust et Cocteau, séparés de vingt ans, ne manquent pas de points communs. Mais cette communauté d'esprit, d'intérêt et de moeurs qui rapproche les deux hommes n'est pas sans rivalité, jalousie, déception, surtout de la part de Proust.

Une affection teintée de jalousie et une admiration trop exclusive de son aîné, avec lesquelles Cocteau prend ses distances, même s'il revient vers « ce ratiocineur avide d'offenses » (ainsi que le nomme Claude Arnaud) qui le met en garde contre trop de dispersion. Car Cocteau vit dans l'instant présent. À vingt ans il s'essaie (avec succès) à tout, au moment où Proust, doutant encore de ses propres capacités créatrices, s'enferme dans sa chambre pour écrire la Recherche. Mise en évidence avec subtilité et intelligence par Claude Arnaud dans ces deux beaux portraits entrecroisés, une différence majeure de conception créatrice qui se retournera contre Cocteau et donnera raison à Proust. 

« Pourquoi sa cathédrale de lumière vaut-elle à Proust toutes sortes de pèlerinages tandis que les pauvres Cocteaux continuent de courir de livre en film et de chapelle en ballet derrière la reconnaissance ? Ses hors-bord, ses avisos et ses vedettes ne forment-ils pas une flottille aussi imposante que la nef surchargée de Proust ? »

(Merci Alzie)
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