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Critique de GuyMontag


Ce roman m'a beaucoup déçu. Première cause de déception : j'espérais lire la suite des aventures de Laurent Kroptz, or il n'est présent dans ce roman que pour recueillir l'histoire de Thomas Arville, un simple rôle de faire-valoir sans aucun intérêt, drôle de manière de traiter ses anciens héros de la part de l'auteur.
Ensuite la fin du roman est bâclée, on dirait presque que l'auteur voulait à tout prix finir d'écrire son roman le plus rapidement possible. le résultat est une fin totalement incohérente. Nous avons un jeune mathématicien, une graine de génie, qui tombe amoureux fou d'une Japonaise, qui estime avoir une dette envers elle dont il pourra difficilement s'acquitter (lorsqu'elle passe la nuit contre lui sans bouger de peur de le déranger, en lui appliquant sa main là où il souffre). L'auteur nous montre une complicité quasi parfaite entre ces deux êtres, un Amour comme on en voit peu, et une fois en France, en à peine un an, tout s'effondre, se délite. Où Thomas Arville a-t-il remisé ses idéaux absolus et éthérés ? Pourquoi une telle intelligence ne peut-elle pas se mettre au service de son couple en danger et ne se rend-il pas compte que plutôt que de faire de la recherche en topologie une fois rentré chez lui, après ses cours, il ferait mieux de s'occuper de sa femme, de lui parler, de sortir avec elle. Mais non, Thomas Arville a mieux à faire. Cet amour l'a fait dévier de sa trajectoire impeccable vers la médaille Fields et il est vital pour lui de rejoindre cette trajectoire, il semble prédestiné. Mais alors, pourquoi s'être éloigné de cette impeccable trajectoire si c'est pour la rejoindre aussi vite et aussi piteusement en abandonnant ses rêves de pureté, ses idéaux, son goût de l'absolu, en devenant lâche ? Non, moi je ne comprends tout simplement pas. C'est sans doute parce que je n'ai pas l'intelligence transcendante d'Arville…
Comment quelqu'un d'aussi intelligent que Thomas Arville qui va assimiler suffisamment de connaissance en physique nucléaire en quelques jours sur Internet pour décider en toute connaissance de cause qu'il peut ne pas fuir le Japon après la catastrophe de Fukushima, sa santé n'étant pas menacée s'il prend certaines précautions, comment donc une intelligence aussi vive et brillante ne met-elle pas tout en oeuvre pour sauver son couple ?
Et puis il y a d'autres petites choses qui me gênent. Devenu professeur, Thomas gagne 2400 euros par mois. Ce n'est tout de même pas la misère que veut nous faire croire l'auteur, même en région parisienne. Et même si c'était le cas, une mutation loin de Paris permettrait au couple de trouver des loyers moins chers, un environnement plus sûr pour Ayuko et des élèves plus intéressants pour Thomas. Où est donc passée la prodigieuse intelligence de Thomas ? Thomas qui semble être assez peu intéressé par son boulot de professeur. Mais que l'on m'ôte d'un doute, l'ENS a bien pour vocation de former des professeurs, c'est bien là sa vocation première non ? Que certains, parmi ses plus brillants élèves, deviennent chercheurs soit, mais le lot de la plupart sera de devenir professeur. Et Thomas aurait certainement pu devenir prof de prépa ou prof de fac en passant un doctorat plus ou moins tranquillement tout en préservant ce qu'il avait de plus sacré : son couple. Donc, entrer à l'ENS, c'est tout de même prendre le risque de finir professeur, Thomas n'en avait pas conscience ?
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