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Critique de milan


milan
15 décembre 2018
Je n'arrive pas à croire que, moi, j'ose venir ici, tenter une "critique" de la Divine Comédie de Dante!!!! Essayons de ne pas y penser, et voyons ce que ça donne. Ma lecture a commencé par les notes sur la nouvelle traduction de René de Ceccatty. Il y explique les difficultés liées à toute traduction, et plus particulièrement à celle-ci, notamment le passage de l'italien au français, la volonté de respecter le rythme et les sonorité poétiques, mais surtout la nécessité de clarifier certaines données et notions qui ne sont plus d'usage de nos jours et auxquelles Dante fait à peine allusion dans son poème, tant elles étaient évidentes à son époque. le traducteur donne beaucoup d'exemples, mais aussi compare différentes traductions et énumère ce qui a plus ou moins marché pour chacune d'elles.Ce préambule a de quoi décourager la lecture. Mais bon, j 'y suis allée quand même. Et des difficultés j'en ai rencontré un tas, rendant la lecture frustrante car je sentais bien que je passais à côté d'un chef d'oeuvre, que je ne faisais que l'effleurer. Il faut pour l'apprécier à sa juste valeur avoir des connaissances plutôt étendues en mythologie, théologie et techniques poétiques et en philosophie. Il faut connaitre l'histoire de l'Europe depuis la Grèce antique, en passant par Rome, jusqu'à la fin du moyen âge, savoir les noms et biographies des rois et papes, connaitre leurs faits, méfaits et destins. Il est même souhaitable d'avoir des connaissance en astronomie et astrologie, et parfois en sciences physiques de l'époque. Sans oublier en savoir un minimum sur la vie de Dante lui même, et de sa ville natale Florence, et particulièrement des conflits qui y régnaient à son époque. Et moi, malgré toute ma bonne volonté, je ne possède qu'une infime parcelle de ce savoir....mais vous savez quoi? ça n'a en rien gâché la lecture...au contraire..j'ai appris pas mal de choses, j'ai passé plus de temps que jamais devant mon clavier à taper les noms et faits qui défilaient devant moi, pour mieux comprendre. Et même sans avoir fait cela ça n'aurait pas été si grave, parce que cette lecture est devenue pour moi plus une expérience sensorielle et émotionnelle que culturelle. Devant la richesse des descriptions, j'ai ressenti un besoin de "voir" ce que décrivait Dante, alors, je me suis baignée dans de la musique du genre Miserere mei, deus ou Hymn of the cherubim de Tchaikovsky pour accompagner le texte. Des trois séjours de Dante, L'enfer est foisonnant de détails, tous plus effrayants les uns que les autres, le purgatoire est plus touchant et pousse au questionnement personnel, quant au Paradis, c'était plus ardu de bien saisir toutes les notions et explications concernant la nature du bien, des anges, de l'amour divin, de la création et de Dieu. Dante lui même dit à plusieurs reprises que l'esprit humain est trop réduit, trop limité pour embrasser une telle connaissance, et par conséquent, est lui aussi tout aussi frustré de ne pouvoir transmettre ce qu'il a vu ou appris. C'est un livre ( on peut dire livre?) qui élève, qui stimule tout autant qu'il apaise, le genre de lecture qu'il faut reprendre plusieurs fois au cours de sa vie, afin de profiter des acquis et ainsi mieux le saisir.
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