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Citations sur Un bref mariage (16)

S'endormir est en un sens ce qui se rapproche le plus du renoncement au monde extérieur quand on est encore en vie, il est donc étrange qu'afin de dormir on ait toujours besoin de se trouver dans un endroit sûr et réconfortant, qu'on ait besoin de quelque chose de fiable dans le monde extérieur auquel on puisse se raccrocher ou qu'on puisse toucher, à l'instar d'un bateau amarré auquel un plongeur est attaché quand il s'enfonce dans la mer, rassuré de savoir qu'il y a quelque chose en surface où il pourra retourner le moment venu.
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la réalité de la défaite nous apparaît toujours comme une nouveauté presque incroyable
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Toute sa vie il y avait été indifférent, mais il était désormais impossible de le rester, car après avoir tout traversé à ses côtés, traversé sa vie entière, ils s’apprêtaient désormais à partir pour de bon. Ses yeux et ses oreilles, ses phalanges et ses genoux, mais aussi les organes à l’intérieur de lui, qu’il n’avait jamais vus, jamais songé non plus à remercier, mais qui avaient travaillé pour lui sans relâche, désintéressés, sa vie durant.
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La conversation est pareille au dévidement d’une bobine de fibre invisible qu’on jette tel un flot de son, qui pénètre le corps des autres par les oreilles, passe de ces êtres humains à d’autres, et ainsi de suite. Pensées, sentiments, conjectures, anecdotes, plaisanteries et calomnies ne sont rien d’autre que des fils étroitement tissés qui lient les entrailles des gens longtemps après que la conversation s’est terminée, si bien que les sociétés ne sont rien de plus que des associations d’êtres humains ainsi regroupés par de vastes toiles complexes et imperceptibles, dont la fonction n’est pas de restreindre le mouvement mais de relier chaque individu à tous les autres.
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Même quand on sait qu’on va perdre, même quand on a arrêté de s’échiner depuis longtemps, la réalité de la défaite nous apparaît toujours comme une nouveauté presque incroyable quand le sifflet final retentit ou que le dernier guichet est remporté : le frémissement tiède de l’échec ne s’abat qu’une fois le match perdu, une fois que tout est terminé, parfois plusieurs heures après seulement...
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l n’arrivait même pas à se rappeler ce que ça faisait de passer du temps avec une autre personne, d’être tout simplement en compagnie de quelqu’un, et peut-être que cela vaudrait la peine de le faire s’il le pouvait. Dans le fond, mourir ne signifie-t-il pas être séparé des autres humains, de l’océan de leurs gestes, de leurs démarches, de leurs bruits et de leurs regards dans lequel on a flotté de si nombreuses années ? Cela ne signifie-t-il pas abandonner la possibilité de créer un lien avec un autre être humain, lien que jusque-là la présence des autres avait toujours permis ? À moins qu’au contraire mourir ne signifie avant tout être séparé de soi, être séparé de l’ensemble des détails personnels et intimes qui en sont venus à constituer notre vie.
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le bruit humide du couteau à travers la chair céda place au frottement des dents contre la bâche, et enfin la découpe s’arrêta
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Les fils diaphanes qui dans la vie ordinaire avaient été si simple à tisser s’étaient dissous, il n’y avait plus rien à dévider, si bien que tout un chacun devait rester assis seul en silence, perdu en lui-même, incapable, de quelque manière que ce soit, de faire du lien
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C’est étrange après si longtemps de sentir ses doigts dans le riz, dont les grains humides et mous entre ses phalanges remontaient jusqu’à sa paume
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Toute la saleté et la peau morte qui avaient recouvert son corps, tous les gravats et les débris avaient enfin été évacués, le laissant tendre et nu, comme une graine chaude et vivante
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