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Critique de Hebephrenie


Masse critique spéciale BD –juin 2011

Avant tout, il me semble utile de préciser que je ne suis pas une de ces dévoreuses de manga. J'ai une certaine sensibilité pour les romans graphiques de Taniguchi, qui m'ont fait découvrir l'univers de la bande dessinée japonaise.

A la réception de la Fin du Monde, avant le lever du jour, j'ai tout d'abord été intriguée et agréablement surprise par la couverture. Un paysage photographique épuré, une aube douce envahissant cette vue classique du Japon, pleine de fils électriques (mais ouf ! sans Fujiyama, cela change !!).

Et c'est cela qui qui m'a le plus touchée dans ces « nouvelles graphiques » (manga qui se découpe en une petite dizaine de récits) : refléter la société japonaise actuelle, sans verser dans une revendication "identitaire". Les histoires qui affectent chacun des personnages ont en filigrane les questions postmodernistes qui les affectent, le mouvement de disparition de nombreuses personnes qui a cours aujourd'hui au Japon, les reclus hikikomori, les hésitations d'une jeunesse qui voit son destin tracé dès son plus jeune âge sans contrôle sur lui… mais surtout des interrogations fondamentales que nous avons tous.

De ces récits qui, comme le précise l'éditeur « ne sont pas toujours roses », se dégage pourtant une tentative d'aller vers l'avant. L'espérance, ténue mais présente, que si le soleil se lève encore une fois, tout n'est pas perdu. Parce que ce père, veuf, licencié, retrouve dans une maison abandonnée le goût de vivre avec ses enfants. Parce que ce mangaka, venu à Tokyo pour percer dans le milieu, est aussi charmé par l'agitation de la ville qui ne dort jamais. Parce que cette jeune fille qui relit une lettre qu'elle avait écrit à elle-même cinq années auparavant se rend compte que « contrairement à ce que redoutait celle qu'[elle] était autrefois, [elle] n'est plus déçue par ce qu'[elle] est devenue ». Parce que prendre un train différent lors de son jour de congés change les idées. Parce qu'un premier baiser, sur un toit à l'aube, est une raison d'y croire encore un peu.

Conquise par les histoires, je le suis également par le graphisme. Beaucoup de « vignettes » proposant des cadrages sur une partie du visage, de petites incursions dans un monde imaginaire, quelques scènes à l'érotisme pas du tout déplacé…
Et puis, pour ne rien gâcher à la fin, une petite explication fournie par le mangaka sur la genèse de chaque récit.
Bref, un manga que je conseille à ceux qui ne sont pas d'emblée friant du genre, se fondant sur la quotidienneté des émotions….
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