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Critique de Leschroniquesdekali


Eté 1994, Eliot est de retour dans sa Vendée natale.
Quelques semaines loin de la folie parisienne auprès de sa douce grand-mère Anaïs lui sont nécessaires avant d'affronter sa première rentrée en tant que professeur de mathématiques. Il veut aussi s'éloigner des démons qui le hantent, une douloureuse expérience lui a fait perdre toute confiance en lui. C'est donc sous le soleil vendéen qu'il compte retrouver ses repères, à commencer par sa passion, le dessin. Quelle n'est pas sa surprise de rencontrer tard le soir un jeune homme en train de croquer l'un des emblèmes du village, un piano !
Kael a besoin de se vider la tête. Marre de devoir passer sa vie à mentir, à séduire pour mieux voler. Mais il n'a pas le choix, c'est le contrat, pour lui, mais aussi pour Rosie et Carl, ses compagnons d'infortune. Leur seule porte de sortie : trouver un renard améthyste. Pour cela, la légende raconte qu'il faut un coeur rempli de joie et des yeux verts.
Des yeux comme ceux que cache ce timide garçon derrière ses lunettes. Voilà, ce sera sa dernière mission qui lui garantira enfin la liberté.
Une histoire teintée de légende, tout en douceur et en poésie, pour deux jeunes hommes sur la brèche, que le destin a choisi de réunir autour d'un carnet à dessin. de cette rencontre va naître une amitié délicate et fragile qui sera mise en péril par des secrets inavouables. Cette amitié va doucement glisser vers des sentiments plus profonds pendant que le masque que porte Kael tombera.
J'ai beaucoup aimé la dynamique entre les deux personnages, se réconfortant l'un l'autre, se donnant de la force pour affronter la réalité. Autant Eliot est pétri de complexes, de manque de confiance, autant Kael est, paraît, sûr de lui, c'est une question de survie. Chacun va grandir de cette expérience, reprendre peu à peu les rênes de sa vie. Les personnages secondaires sont tout aussi attachants, notamment Anaïs, la grand-mère d'Eliot. On l'imagine douce, rigolote, pleine de cette sagesse qu'a façonnée une vie bien remplie. Mention spéciale pour les Pierogis qu'elle cuisine à son petit-fils pour lui remonter le moral. Elle m'a fait sourire, me rappelant ma Mamie.
L'univers de ce roman s'installe dès les premiers chapitres. Les années 90, l'été, les vacances, la Vendée, un petit village, le soleil, une maison de campagne, les voisins, le petit parc, toutes ces descriptions nous permettent de nous immerger aisément dans l'ambiance. La forêt, l'étang.
Ce qui fait toute l'originalité de cette histoire est ce côté mystique. La légende du Renard Améthyste intrigue immanquablement et l'auteure sait ménager le suspense quant à son rôle dans le récit.
On veut savoir et les chapitres très courts se succèdent en passant d'un héros à l'autre à la première personne, ce qui donne un rythme soutenu, faisant de ce roman un page-turner addictif vers une situation finale des plus incroyables.
J'ai, à nouveau, été conquise par la plume fluide et entraînante de Luny. Elle a su créer, par ses multiples inspirations, des personnages attachants, émouvants et un univers unique entre mythe et réalité qui sont sa marque de fabrique que j'affectionne particulièrement.
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