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Critique de ramettes


C'est le quatrième roman de Michèle Astrud que je lis. Ce que j'aime chez cette autrice, c'est que l'on ne sait jamais dans quel chemin littéraire elle nous va nous amener. On a la sensation de basculer de l'autre côté du mur. le mur de quoi telle est la question.

Je ne vais pas vous faire un panorama des différents genres dans lesquels elle va nous emporter. On nous dit pour celui-ci « roman noir » mais elle joue avec les codes comme pour les autres histoires.

Les « romans noirs » mettent souvent les hommes en avant, leur pouvoir, leur violence, ici nous avons une héroïne qui résiste à sa manière et qui porte en elle le pouvoir.

Lorsque vous suivez un auteur vous cherchez toujours le petit clin d'oeil à une de ces oeuvres précédentes. Non que vous y pensiez consciemment mais tout à coup votre esprit à comme un déclic (ou pas).

Ce moment correspond pour moi aux pages 106-107. On y découvre le prénom du personnage, comme elle est la narratrice on ne réalise pas tout de suite qu'elle ne le dit jamais. A la page 106 un personnage s'intéresse à ce prénom, et oui encore le prénom de l'autrice dans son roman de plus les paragraphes suivants font références aux oiseaux, et de filles oiseaux. « Il l'avait rencontré alors qu'elle était prise au piège encagée sur la scène sordide d'un petit Cabaret ». Voilà que des images de « La nuit Je vole » viennent se superposer dans mon esprit.

Le fameux clin d'oeil, j'ai cru le ressentir au début dans ce qui me semblait être des relations particulières entre un père et une fille (rappel de Nous entrerons dans la lumière) avant de réaliser que ce n'était pas ce type de relations.

Cependant le thème de la paternité est très présent d'une part dans l'éducation de Michèle qui a eu son grand-père qui a pris la relève du père et ensuite avec sa propre fille… mais chut !

Ce roman est très structuré. Les différentes périodes sont clairement séparées et identifiées pas de soucis de se perdre dans les différentes époques.

Ce que j'ai beaucoup aimé c'est qu'elle va nous raconter sa vie d'une manière non linéaire, cet aspect « déstructuré » représente une narration elliptique. On n'a pas besoin de tout savoir les scènes sont suffisamment claires pour qu'on reconstruise le avant et le après la scène.

Le présent réveille des souvenirs du passé. Elle a beau avoir tourné la page, le livre n'est pas vierge et il reste des témoins de ces époques.

Ce passé à influencé son rapport aux autres, surtout aux hommes, les rapports sont faussés. Elle va se confier à deux femmes au risque de se perdre…

Un certain climat de défiance s'installe grâce à la présence de la berline noire aux vitres fumées qui la suit partout. Elle sait qui se cache derrière cette surveillance permanente. Elle reste sur le qui vive car la protection peut devenir l'agression. La pression augmente par les coups de fils réguliers et insistants.

Dans ce roman on retrouve à nouveau l'eau comme symbole de mort. On voit notre héroïne aller vers les chutes du Niagara, avec cette sensation d'être au bord du précipice (cela m'a fait penser à » le jour de l'effondrement »). La référence à Marilyn Monroe rappelle aussi le thème du suicide. L'autodestruction que Michèle s'inflige. Puis, on aboutit à des zones marécageuses avec leur déliquescence. La décomposition des végétaux, de la maison, des corps, des âmes si on n'y prend garde. Un monde de faux semblants comme au cinéma. [...]
Lien : https://latelierderamettes.w..
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