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Critique de Isacom


Guatemala, 16ème siècle.
"- Chef ! Chef ! Les Espagnols sont là, il faut les harceler en faisant la guérilla dans la montagne !
- Non non, on va se battre comme une vraie armée.
- Mais chef, ils ont des fusils et nous des lances, ils vont nous mettre la misère !
- J'ai dit."
Voilà, en gros, l'action des soixante premières pages.
Bien évidemment, vous remplacerez à chaque fois "Chef" par : "Orgueilleux Guerrier Mam, Seigneur aux oreilles percées pour les émeraudes, Seigneur aux bras polis avec des feuilles de chêne pour les bracelets, Seigneur aux jambes fines de lévrier et aux pieds légers" et ainsi de suite pour chacun des termes, de façon à atteindre les soixante pages.
Arrivés là...
...les Mayas se sont fait ratatiner et se sont repliés dans leur forteresse des Andes vertes, et leur Seigneur devient une taupe.
La narration passe ensuite du côté des Espagnols. C'est un groupe - plutôt bigarré - d'Espagnols qui arpente l'Amérique centrale à la recherche du passage souterrain qui joindrait l'Atlantique au Pacifique : "Je vais mourir ici en cherchant l'endroit où la mer que nous avons traversée rejoint celle qui mène à la Chine. Ma théorie est qu'elles se rejoignent sous terre. Ce n'est pas un isthme qui sépare les deux mers, c'est un pont. Et quelque part, Pedro Paredes, l'eau passe sous ce pont."
Arrivés là...
... pour obtenir le troisième oeil, et même plus d'yeux que ça, deux des Espagnols se font piquer par une tarentule et sont saisis de convulsions, ce qui crée un parallèle avec les rites indiens contre les tremblements de terre - mais rend le voyage plus compliqué.
Arrivés là...
... les Espagnols vont "adorer le diable en la personne d'un larron" (celui du titre) et ils vont tenter de convertir les Indiens en construisant un temple dans la Vallée du Mauvais Larron.
Mais arrivés là...
... vous serez tombés sous le charme total de ce roman inclassable, mélange de roman historique, de poésie ("Les océans, ces grands animaux de cristal mousseux") et d'humour rabelaisien. Difficile d'y entrer, mais une fois dans le récit vous regretterez que leurs aventures se terminent déjà (avec une morale : vous risquez une fin atroce si vous partez conquérir des personnes qui n'ont rien demandé, et si vous mangez des coeurs de palmier la nuit.)
Traduction, un vrai tour de force, par Claude Couffon.
Challenge Globe-Trotter (Guatemala)
Challenge Nobel
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