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Critique de Ceib


Cela faisait quelques temps que j'avais bien des critiques élogieuses sur Interfeel et que je me disais qu'il fallait que je m'y intéresse. Grâce à Babelio et à une (prochaine) rencontre avec l'auteur, Antonin Atger, j'ai reçu le premier tome de cette saga. Eh oui, car si j'ai pu lire dans les critiques Babelio un questionnement sur le fait qu'il s'agisse d'un one-shot ou d'une série, la sortie ce jour du deuxième tome et l'annonce d'un troisième tome dans quelques mois ne laissent plus de doute !
L'histoire donc : Nous sommes dans un avenir pas si lointain du nôtre. Un monde qui a connu une guerre numérique et l'avènement d'un réseau social qui a bouleversé les codes : Interfeel. En effet, grâce à cette technologie révolutionnaire utilisant une énergie étrange et nouvelle (la pierre d'Opale), les gens peuvent percevoir les émotions des autres et faire connaître les leurs. Plus possible donc de mentir, de dissimuler ses sentiments ou encore de commettre un crime. Chacun essaie d'être le plus positif possible, afin de diffuser des émotions acceptables pour tous. Un monde presque parfait, en somme, où tous ceux qui refusent cette intrusion dans leur psyché sont de suite suspectés et rejetés dans un quartier à part, sans accès à la médecine moderne, en périphérie...
Nathan a 16 ans et vit une existence confortable, utilisant Interfeel sans aucun complexe. Mais un jour, en cours, son professeur questionne ses élèves : Qu'est-ce que la servitude volontaire ? Et si Interfeel n'était qu'un moyen d'étouffer notre humanité et de contrôler nos émotions ? Et ce, avant de se jeter dans le vide, désabusé par le manque de réactions et de réflexions de ses élèves. C'est le début pour Nathan d'une prise de conscience...
J'ai vraiment lu ce roman d'une traite, ou presque. Si je suis friande de la littérature de la contre-utopie, j'ai souvent trouvé que les romans ado/young adult suivaient des intrigues trop prévisibles. Ici ce n'est pas le cas. En choisissant un monde très proche du nôtre, l'auteur ne manque pas de nous interpeler sur notre rapport à la technologie et aux réseaux sociaux, sans non plus tomber dans le ton moralisateur (car oui, Interfeel permet aussi de faire baisser le crime et la pierre d'Opale est une énergie propre et aux ressources extraordinaires). Par ailleurs, le personnage de Nathan est très attachant et les personnages qui l'entourent ne sont jamais manichéens : ils doutent,se questionnent, voire trahissent... Tous ont leur part d'ombre et jusqu'au bout le lecteur aura des surprises (pour ma part, le twist final m'a de suite fait penser à 1984 d'Orwell). le monde de la ville et des réseaux de résistance est aussi très bien décrit, cohérent, et j'ai hâte de découvrir la suite, qui devrait se passer sous d'autres cieux...
Alors pourquoi 4,5 et pas 5 pour ma note... D'abord parce qu'il y a quelques coquilles (par exemple le quartier Est devient parfois quartier Ouest) et que j'ai été parfois perdue dans la narration brusquement multiple, sans grosse distinction visuelle. Ensuite parce qu'une partie de moi espère qu'il ne va pas s'agir non plus d'une saga en je-ne-sais-combien-de tomes où l'on risque de perdre en originalité et en force. Cependant, j'ai commandé sans hésitation la suite, que je vais commencer dans quelques jours, j'espère ne pas être déçue. Et en tout état de cause, je proposerai ce livre à mes élèves en collège.
Petit coup de coeur également pour le très beau graphisme de la couverture !
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