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Critique de jlvlivres


Pour terminer, un mot sur le dernier ouvrage de Henri Atlan « Croyances, comment expliquer le monde ? » qui traite de l'exploration des différentes croyances, mais qu'est ce que croire ? « On vit tous avec des croyances multiples. Ce qu'il faut justifier, c'est le doute. Il faut simplement distinguer entre des doutes raisonnables et des doutes qui le sont moins. » de fait, la croyance est très souvent associée à la religion, notamment sous forme de foi, alors qu'il en existe beaucoup d'autres sortes. Tout d'abord cette assertion qui peut surprendre « Certaines croyances sont-elles plus vraies que d'autres ? ». Atlan examine les différents régimes de croyance et les relations complexes existantes entre croyances, savoir, vérité et raison. Il en tire alors un genre de «traité d'épistémologie citoyenne» et un mode d'emploi « Il faut utiliser les croyances comme des outils pour se transformer les unes les autres en connaissances, et non comme prêt-à-porter de réponses toutes faites. » Puis, il classe les croyances en trois catégories. Ce sont i) celles des religions le plus souvent monothéistes, et qui supposent une profession de foi. ii) celles qui se réfèrent à des identités socioculturelles comportant des mythes et/ou des rites. Et enfin iii) les expériences oniriques ou extatiques servant d'accès à une autre réalité par des états de conscience modifiés. « La question n'est pas de croire en un contenu de connaissance scientifique, mais de délibérer sur le domaine de ses applications pertinentes, pour savoir comment s'y référer et comment l'intégrer à l'orientation de notre pensée et de notre existence. » Les expériences du sacré sont à l'origine des représentations divines et pas l'inverse. L'animisme efface la frontière entre humain et non-humain. Donc l'abandon de l'animisme pour qui la nature a ses propres intentions a permis la science. Par contre la frontière entre sciences et la séparation entre le corps et l'esprit est plus délicate à déterminer. « Les régimes de croyance différents peuvent coexister sans se confondre, permettant de progresser dans ces chemins du milieu sur la voie d'une bonne gestion de nos croyances » D'où une proposition de Henri Atlan d'essayer de comprendre les idées de l'autre plutôt que de les considérer comme stupides.
Il cherche alors à défendre « un néo-pragmatisme » plutôt qu'une métaphysique. « Devant ce règne de croyances et de superstitions contradictoires qui nous assaillent avec plus ou moins de force, céder à la tentation du scepticisme – ne croire en rien et ne rien croire – n'est pas la solution, car c'est tout simplement impossible : ne serait-ce qu'en raison de notre existence dans le temps qui nous force à imaginer, sinon à planifier, un futur auquel nous sommes bien forcés de croire peu ou prou de façon pratique, dans nos comportements, même si nous n'éprouvons pas le besoin de les justifier en les théorisant. »
Atlan suggère alors cette sentence, inspirée par le Livre des Proverbes: «Le sot croira n'importe quoi; l'avisé comprendra vers quoi il pose son pied.». C'est aussi bien que « Quand le sage montre la Lune, L'idiot regarde le doigt». Tout est une question finalement de regard.
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