Fin de régime.
Quinze années se sont écoulées depuis les faits relatés dans
La Servante écarlate. Galaad subsiste toujours. Toutefois le régime montre des signes de gangrène. Trois témoins racontent cette fin de règne.
J'avais lu
La Servante écarlate, roman brillant mais glaçant, voici quelques mois. J'étais tombée sous le charme de l'écriture de
Margaret Atwood, ainsi que des personnages qui évoluent dans cet univers à la fois fascinant et effrayant.
Il en va de même avec cette suite. Néanmoins, nous ne suivons pas un seul personnage, mais trois. L'une est une fille de Commandant qui vit dans un milieu privilégié, l'autre au contraire vit au Canada et voit avec horreur les méfaits de Galaad. Quand à la dernière, il s'agit de Tante Lydia l'une des cofondatrices du régime.
Si
La Servante écarlate était pesant et sans espoir. Ici c'est l'inverse: tout les espoirs sont permis et des signes montrent la fin proche de Galaad. Les trois narratrices entrecroisent leurs points de vue sur celle-ci. Agnès montre la vie quotidienne à Galaad, quand Daisy raconte la résistance au Canada. Enfin, Tante Lydia narre les débuts du régime ainsi que ses coulisses.
Il ne faut s'attendre à aucun manichéisme de la part de
Margaret Atwood. Tante Lydia est devenu ce qu'elle est par un froid pragmatisme, Agnès croit sincèrement en Galaad et est heureuse d'y vivre et Daisy vit certes libre, mais dans un Canada où la précarité règne.
Les servantes sont omniprésentes mais sont vues par le regard des autres personnages. Elles inspirent soit répulsion, soit pitié. Ces dernières restent importantes dans le récit. Ce roman permet aussi de mieux développer le monde extérieur à Galaad et les relations diplomatiques qu'il entretient avec ce dernier.
Bref, ce roman est une excellente suite au chef d'oeuvre de
Margaret Atwood.