« Peindre est une prière », ne cessait de répéter Balthus qui, à propos des jeunes filles peuplant ses tableaux, affirmait, toujours en référence aux maîtres du passé : « Toutes mes figures féminines sont des anges, des apparitions. Les gens pensent que c’est de l’érotisme. C’est parfaitement absurde. » Peut-on vraiment le croire ?
'La leçon de guitare' n'a pas grand chose à voir avec les oeuvrettes de boudoir ou les polissonneries de garçonnières de la Belle Epoque chères à un Willy. Il émane au contraire de la toile un mélange de cruauté et de sérénité, d'étrangeté et de gravité qui en fait une oeuvre érotique proprement inclassable, dont la charge perverse, à bientôt quatre-vingt-dix ans de distance, n'a rien perdu de sa force.