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Critique de Lecturepissenlit


L'histoire débute à Damas en Syrie. Nous suivons la narratrice, Yasmine, une jeune fille de 16 ans, qui, malgré l'avancé de l'Etat Islamique, profite encore d'une douce soirée de printemps.

Avec son petit frère Elias âgé de 10 ans, elle profite sur la terrasse de l'odeur des épices et de l'air frais sur son visage jusqu'au moment où ils assistent, impuissants, au massacre de leur famille.
Des soldats de l'Etat Islamique sont venus égorger leurs parents, leur grande soeur et leurs grands-parents. Avant de rendre son dernier souffle, leur mère demande à Yasmine de fuir avec Elias et d'aller retrouver leur tante en Angleterre.

C'est donc un parcours vers une vie meilleure, que des milliers de syriens ont déjà tenté avant eux, qui attend Yasmine et Elias.

J'ai trouvé le récit de la fuite et de la traversée des différents pays très intéressant.
De plus, le thème du handicap est latent, puisque ce petit frère de 10 ans ne parle pas. On ne sait pas ce qu'il pense ni ce qu'il ressent, ce qui donne à Yasmine une responsabilité supplémentaire, celle de prendre les décisions pour deux et en priorité pour le bien-être de son petit frère.

Même si j'ai beaucoup aimé ma lecture, j'ai été un peu déçue de la façon dont a été abordé le sujet.
J'ai lu pas mal de livres sur la fuite de migrants, et ce de différents pays, et il faut bien avouer que le récit de Yasmine et Elias est idéalisé et manque de réalisme.
A chaque étape de leur périple ils vont trouver les (bonnes) personnes pour les aider :
Des combattantes kurdes, un prête français, une bénévole de la croix rouge, un couple généreux et j'en passe, si bien que jamais je n'ai eu peur pour eux ou pour leur vie malgré les petits déboires qu'il peut leur arriver.

J'ai beaucoup aimé la partie sur la jungle de Calais où, au tout début de leur arrivée, j'ai ressenti quelques frissons et où j'ai retrouvé la tension que je m'attendais à ressentir en débutant ma lecture ; tension que j'avais déjà ressentie lors du massacre de la famille. Hélas ça n'a été que de courte durée car on comprend rapidement que Marieke Aucante protège ses personnages et que le message n'est pas là, il n'est pas dans la violence de l'exode, ni dans l'inhumanité de cette jungle.

Pour moi, le vrai message, celui que Marieke Aucante a voulu faire passer vient lors des derniers chapitres et il concerne la foi. Cette foi pas forcément religieuse, cette foi universelle que l'on peut avoir pour la terre, la vie et son prochain.
La fin du livre m'a semblée très longue parce que je n'adhère pas trop à ce genre de récit humaniste qui explique comment on trouve la foi en quelque chose ou quelqu'un, comment on se reconstruit en trouvant la paix.
Si je prends du recul je peux voir que la fin est belle et porteuse de magnifiques messages, surtout en ce qui concerne le petit Elias.
Mais à titre personnel, je trouve qu'elle apporte un côté irréel à cette lecture.

Hormis ces petites déceptions, il s'agit quand même d'une très bonne lecture pour moi, j'ai beaucoup aimé le style d'écriture et narratif de Marieke Aucante. Je n'arrivais pas à lâcher le livre car je voulais savoir ce qu'il adviendrait de Yasmine et Elias, ce qui allait leur arriver, quel serait leur itinéraire et leurs galères, et je dois avouer que l'autrice a su me tenir en haleine. Car oui, même si on comprend très vite qu'ils ont malgré tout une bonne étoile au-dessus de leur tête, la curiosité prend le dessus et on passe un bon moment de lecture.
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