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Citations sur Je n'ai pas tout dit : Ultimes révélations au service d.. (13)

Ses cheveux étaient rasés et on sentait comme un trou sous tout le haut du crâne.
- C'est quoi, ce trou, Bob ? lui ai-je demandé.
- Bah, tu sais, je m'étais pris deux balles dans le crâne en Rhodésie et c'était ma copine Marie Élise qui me les avait retirées. Seulement, voilà : Marie Élise était vétérinaire.
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- Des Argentins ont dit qu'à Manaus, on enseignait la torture sur des prisonniers vivants. C'est vrai ?
- Je ne sais pas. Je ne crois pas, mais ça se peut.
- Et pour la torture, ça se passait comment ?
- On leur enseignait les techniques - On ne le faisait pas devant eux - ; on leur racontait comment ça se passait.
- L'enseignement de la torture, c'était uniquement théorique, donc ? Ou est-ce qu'il y avait des exercices ?
- Il y avait des exercices.
- Sur des cobayes...il y avait des stagiaires qui jouaient le rôle de torturés et d'autres celui de tortionnaires ?
- Voilà.
- Chacun jouait son rôle ?
- Oui.
- Mais ils ne le faisaient pas vraiment ?
- Non.
- Mais parfois ils le faisaient vraiment ?
- Parfois ils le faisaient vraiment...
- En fait, vous formiez des spécialistes de la torture brésiliens, qui ont, par la suite, exporté leurs techniques dans d'autres pays d'Amérique latine ?
- Oui, c'est exact.
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- Cet ingénieur, ce représentant du Giat, ne savait peut-être pas que ce monsieur Altman était Klaus Barbie .
- Vous rigolez . Bien sur qu'il savait ! Si un militaire ou un ingénieur français, débarquant à La Paz, n'apprenait pas dans les jours qui suivaient son arrivée qu'Altman et Barbie étaient un seul et même homme, c'est qu'il était un benêt. L'envoyé du GIAT a donc discuté avec Barbie du pourcentage qu'il allait recevoir sur la vente de ces canons et ils se sont aisément mis d'accord. Nous ne savons pas combien Barbie a touché comme commission, mais ce n'était surement pas des cacahuètes.
- Et l'ambassadeur de France en Bolivie, dans tout ça ?
- Il ne fallait pas lui en parler, car il se serait étranglé de colère. Son excellence l'ambassadeur semblait avoir comme politique de ne rien voir, rien entendre et rien faire.
- Mais les gens du GIAT, à Paris, ceux qui ont donné leur aval pour payer des commissions à Altman, ils savaient ?
- Et bien sur qu'ils le savaient. Tout le monde savait qui était Altman.
- C'était sous Giscard .
- Oui, c'était sous Giscard.
- Cette histoire est-elle connue ?
- Non, pas trop. Irribaren me l'a raconté parce que j'étais de la Maison, sinon c'est motus et bouche cousue. Vous imaginez le tollé, si la presse avait su que le GIAT, c'est-à-dire une entreprise de l'État français, avait versé officiellement de l'argent à Barbie.
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[...........]
- Je faisais fructifier mon carnet d'adresses.
- Dans quels pays ?
- Brésil, Argentine, Chili, Paraguay...
- C'était Stroessner au Paraguay. Et là aussi, vous vendiez la même chose ?
- Eh oui, je ne pouvais pas leur vendre des bénitiers...
- Et bien sûr, tout cela se faisait en bonne et due forme, c'est-à-dire avec l'aval du gouvernement français ?
- Evidemment. Jamais au grand jamais je ne me serai livré à un trafic d'armes relevant du marché noir. Ce que nous vendions relevait du marché blanc, plus que blanc même. Ceux qui, au ministère des Armées, s'occupaient de ces dossiers savaient presque au jour le jour ce que nous fourguions comme munitions, à qui, à quel prix, quelles étaient les commissions et qui en était le ou les bénéficiaires.
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Les dictatures militaires alors en place en Amérique latine étaient dirigées à Santiago (Chili) par Pinochet, à Asunción (Paraguay) par Stroessner, à Buenos Aires (Argentine) par Videla, à Montevideo (Uruguay) par Bordaberry, à Sucre (Bolivie) par Banzer, et à Brasilia (Brésil) par Geisel.
Ces juntes, pour la plupart militaires, luttaient contre les Tupamaros en Uruguay, le Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR) au Chili, les Montoneros en Argentine, le mouvement populaire révolutionnaire Pyahura au Paraguay, le MAS et le mouvement Kataris en Bolivie, le PCBR (Parti communiste brésilien révolutionnaire) au Brésil.
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- Ce que vous appreniez à ces officiers, eux-mêmes l'ont enseigné à d'autres, je suppose ?
- Il ne faut pas supposer, c'est certain. Ils étaient en stage à Fort Bragg pour l'apprendre. Ils ont donc formé dans leur pays d'autres officiers pour le renseignement, la lutte contre la guérilla.
- Donc, ils ont torturé, ils ont fait du renseignement, de l'infiltration...
- Eh oui.
- Ils ont torturé leurs propres citoyens car ces pays étaient quasiment tous en guerre civile.
- Oui. Vous pouvez supprimer le mot "quasiment". C'était la guerre civile partout en Amérique latine.
- Les officiers que vous avez formés, ils ont été au pouvoir dans les dix ans qui ont suivi ?
- Voilà
- En fait, vous avez formé ceux qui allaient être les piliers des dictatures d'Amérique latine ?
- Comme vous dites.
- Vous savez, je suppose, ce qu'ils sont devenus ?
- Bien sûr ! Ils ont tous obtenu des commandements importants dans leur pays, soit peu après leur passage à Fort Bragg, soit plusieurs années plus tard.
Ils sont devenus commandants des forces armées ou patron des Services spéciaux, ou bien ils se sont retrouvés dans les missions diplomatiques dans d'autres pays d'Amérique latine. Ceux-là étaient alors chargés de coordonner les actions entre alliés.
- C'est ce qu'on a appelé l'opération Condor.
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- Tous, ils s'étaient tous tiré à l'étranger, sauf Yacef Saadi.
Mais, après une belle accalmie, les attentats et les meurtres ont repris de plus belle. Le 3 juin, quatre bombes dissimulées dans des lampadaires explosent à l'heure de la sortie des bureaux près de la station de bus à Alger. Elles font des dizaines de morts et de blessés. Le 9 juin, c'est sous l'estrade de l'orchestre du Casino de la Corniche, un dancing très fréquenté par les jeunes Algérois, qu'explose la bombe. Les musiciens sont pulvérisés. Et encore une fois des morts, des mutilés, des blessés, et des dizaines de victimes autant musulmanes qu'européennes.
Massu était fou furieux. Il nous convoquait, Trinquier et moi, et nous engueulait comme si c'était nous qui avions posé les bombes : " Et ça, c'est quoi, espèce de salauds ? nous disait-il. Hein, qui est-ce qui a fait ça ? Qu'est-ce que vous attendez ? ".
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Pour faire bon poids, on avait reçu un ordre de Paris disant qu'il était de première importance de coffrer les propagandistes de "La voix du soldat", une feuille de chou d'endoctrinement communiste qui appelait les soldats français à désobéir et à refuser de faire la guerre en Algérie.
Depuis, Massu me les cassait tous les matins à propos des cocos : " Alors, z'avez pas encore mis la main sur La voix du Soldat. Vous servez à quoi ? "
Nous avions donc décidé de nous intéresser de plus près au P.C.A et de mettre la main sur le chef de son service Action, un certain André Moine.
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Alors, j'ai pris ma plume et j'ai écrit au Monde et au Figaro pour passer une annonce :
" Ancien officier parlant les langues étrangères cherche un emploi de cadre.
Répondre à : Aussaresses, 276 cours de la Somme, Bordeaux."
J'avais donné l'adresse de ma mère pour filtrer les réponses.
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- Quelles étaient vos attributions ?
- Je devais nouer ou entretenir des contacts diplomatiques avec les autres attachés militaires en poste au Brésil. Je faisais bien sûr aussi du renseignement.
- Vous arrivez à Brasilia quelques mois après l'arrivée au pouvoir d'un régime militaire en Uruguay, en Bolivie et trois semaines après le coup d'état au Chili.
Quelle coïncidence !
- C'en est pas une, je vous l'assure. Je me souviens bien de la date du coup d'état de Pinochet, le 11 septembre, parce que c'est l'anniversaire de la mort de Guynemer, qui a disparu au cours d'une mission aérienne.
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