Huit heures douze. Élodie n’est pas mécontente de pouvoir enfin reprendre sa voiture pour aller travailler. C’est quand même plus agréable que de s’entasser dans le métro. Mais en deux jours, elle a déjà oublié les embouteillages. Cela fait plus de dix minutes qu’elle est bloquée à un carrefour. Elle commence à perdre patience. Klaxonne. Remarque dans son rétroviseur une voiture qui lui fait des appels de phares. Elle reconnaît immédiatement le conducteur. C’est moi. Elle fouille dans son sac à la recherche de mon numéro de portable. C’est Bruno qui le lui a donné avant de partir. Elle compose les huit chiffres.
— Coucou, c’est moi !
— Élodie ! Ça va ?
— Comme dans un embouteillage !
— M’en parlez pas, j’ai un rendez-vous à l’autre bout de Paris. J’suis pas prêt d’arriver ! Et vous ?
— Ça va, j’ai encore un peu de temps…
— Quoi de neuf ?
— Justement, je pensais vous appeler dans la journée, au sujet de notre petit séjour à Étretat.
— Ah, Bruno vous en a parlé ?
— Oui, et je trouve que c’est plutôt une bonne idée !