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Critique de magielivres


Un excellent moment de lecture, j'ai tout aimé, l'histoire, l'écriture, la poésie des mots. Je l'ai dévoré, tant je l'ai trouvé beau.

Sally, dix-sept ans, marchait depuis un moment, elle pestait contre la chaleur, elle détestait d'être obligé de manger, surtout quand les autres le disaient ou parce que tout le monde le faisait. Elle s'était enfuie d'une clinique où elle était traitée pour l'anorexie. Elle était en colère contre le monde entier, ses parents, ses professeurs, les médecins.

Liss, la cinquantaine, travaille seule à la ferme, dans le silence des champs et des vignes.
« Au sommet de la route étroite qui montait entre champs et vignobles, l'air chaud vibrait sur l'asphalte. Liss, qui grimpait lentement la côte sur son vieux tracteur sans cabine, croyait voir de l'eau, une eau plus fluide que la normale ; plus légère et plus ondoyante. Une eau qu'on ne buvait qu'avec les yeux.
Sur les champs moissonnés où luisaient les chaumes, le blé était encore présent dans la puissante odeur de paille ; poussiéreuse, jaune, saturée. le maïs commençait à sécher ; son bruissement dans la brise d'été n'évoquait plus le vert, il se transformait en un chuchotement rauque à la lisière du champ. »

Sally, essaie de l'éviter, mais Liss, lui demande de l'aide, une roue de sa remorque a glissé dans le fossé. de fil en aiguille, Liss, comprend beaucoup de choses, elle lui propose une chambre pour la nuit ne sachant où aller, Sally accepte.
Elle trouve un refuge où on ne lui pose aucune question, elle fait ce qu'elle veut, on ne la juge pas. Elle restera de longues semaines.

« D'un autre côté, c'était chouette d'être ici : la ferme de Liss était le premier lieu qui ne cherchait pas à la retenir.
Elle n'en connaissait aucun qui n'ait pas tenté d'une façon ou d'une autre de la ligoter. La maison. L'école. Les cliniques. On y entrait, et voilà que les ficelles, les chaînes, les cordes et les filets se mettaient à pousser des murs et du plafond, il devenait de plus en plus difficile d'aller et venir à l'intérieur, il devenait de plus en plus impossible de sortir – de la maison, de l'école, des maisons des amis et de partout. C'étaient des chaînes souples, des cordes élastiques et des filets en caoutchouc, mais plus on voulait partir, plus ils vous retenaient, vous tiraient doucement en arrière ; la nuit ils devenaient collants et lourds et si on ne fermait pas la bouche, si on ne respirait pas par le nez, ils pénétraient en vous. Ou bien ils se collaient à la nourriture et on les avalait par mégarde comme un cheveu, un cheveu qui n'en finissait pas, de plus en plus en plus épais et solide et qui vous tiraillait à l'intérieur jusqu'à vous faire vomir. Parfois il valait mieux ne pas manger. »

C'est la rencontre de deux femmes cabossées par la vie, qui ont du mal à s'exprimer. Elles travailleront de concert.
Sally, découvrira pour la première fois, tous les travaux de la ferme, elles récolteront les pommes de terre, les poires, le raisin, elles sucreront les abeilles.

Elles s'apprivoiseront tout doucement et elles commenceront à se confier sur ce qui les éloigne des autres.

Le Parfum des poires anciennes de Ewald Arenz, est plein d'émotions, les descriptions sur la nature, les arbres, sont magnifiques.
Une histoire touchante, deux femmes fragiles, qui grâce à l'amitié, essaieront de vaincre leur solitude. Un coup de coeur. La nature est au centre de ce formidable roman.
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