Le Stoïcisme et les Stoïciens

Au moyen-âge, les écoles tant en Orient qu'en Occident semblent se partager exclusivement entre Platon et Aristote. Le stoïcisme toutefois ne laisse pas d'être mêlé à la fameuse querelle des réalistes et des nominaux. Dans celte dispute scolastique qui, du XIe siècle au XVe divisa le monde savant en Europe, nous voyons les chefs du nominalisme, sous l'accusation de professer les erreurs stoïciennes, condamnés à un exil sévère et leurs livres enchaînés dans les bibliothèques publiques.

La proscription atteignit un assez grand nombre de stoïciens et, comme consolation de leur exil, ils purent se dire que le monde, cette vaste cité de Jupiter, est la patrie de tous les hommes : tous du reste ne furent pas forcés de quitter Rome, mais tous durent dépouiller un manteau sous lequel ils cachaient des mœurs dignes assurément d'être flétries.

De toutes les sectes philosophiques, le stoïcisme fut celle qui compta à Rome le plus d'adeptes et les adeptes les plus illustres.

Parvenu bientôt à la célébrité, il vit Athènes et Gitium lui offrir des couronnes; Démétrius l'invita même à se rendre dans ses États où, lui disait-il, il serait non seulement le maître du roi, niais le maître de tous les- Macédoniens; aussi Zenon remerciait-il la fortune de l'avoir conduit dans le Portique, puisqu'il n'avait jamais navigué plus heureusement que depuis le jour où il avait fait naufrage.

Zenon, d'après les conseils de l'oracle, abandonna plus tard les vivants pour les morts, et finit par ouvrir dans le Portique, nommé aussi le Pécile à cause des peintures dont l'avaient orné Myron et Polygnote, une école rivale de celle d'Épicure.