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Critique de MarcelP


Les lampions clignotent. Aymé, sur une estrade, ajuste son piano à bretelles, "les joyeux triolets de l'accordéon fusent*" et c'est parti pour son petit guinche : les corps s'étreignent, les valses chaloupées s'enchaînent... Chauffe, Marcel !

Le Nain ("(...) un nain se met à grandir dans sa trente-cinquième année, et il ne lui arrive rien du tout, contrairement à ce qu'il attendait. C'est très dramatique."**), apologue circasien et kafkaïen mais d'un Kafka sous anxiolytique, métaphorise le métier de l'écrivain dont l'originalité semble se diluer dans la notoriété et ouvre le bal en beauté.

Sur la piste, Aymé s'amuse et son rire est contagieux. Qu'il dégomme la lâcheté des petits bourgeois (La Canne, Bonne vie et moeurs ou Deux victimes) ou vise un humour noir corsé (Trois faits divers), ses morceaux, javas polissonnes ou toupies fougueuses, frappent juste. On lui pardonnera quelques fausses notes (L'Affaire Touffard, un Cami pas drôle), pour ne retenir que ses coups d'éclat.

Le Mariage de César (un modeste et vertueux bougnat devient un parti intéressant à partir du moment où il monte un bordel et qu'il a pignon -et lanterne rouge- sur rue), Rue Saint-Sulpice (dans lequel un Jésus d'occasion s'investit beaucoup trop dans son rôle de composition) et l'hilarant La Liste (un irrésistible et leste conte fantastique) constituent, à mes yeux, de flamboyantes réussites.

Un musette au répertoire très convaincant.

* Damia, La guinguette a fermé ses volets ** Prière d'insérer du recueil.
Lien : http://lavieerrante.over-blo..
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