AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de LiliGalipette


Marie-Adélaïde est née sous X. de familles d'accueil en foyers, elle a grandi en essayant à plaire à tout prix. Manque de chance, ça n'a pas marché. « Quoi que je fasse, Claire m'en voulait alors j'ai décidé de la faire chier à mourir. Je lui ai donné de bonnes raisons de se demander : pourquoi moi ? » (p. 85) Elle a alors décidé d'être elle-même et de ne plus se laisser emmerder. Après un séjour en prison et un job alimentaire à la Miche dorée, elle devient la nounou des deux enfants de la Sublime, grande bourgeoise affairée. « Je me suis demandé comment une femme de son calibre pouvait s'en remettre à une fille du mien. » (p. 30) Nourrissant un profond désir d'être reconnue, acceptée, intégrée et aimée, Marie-Adélaïde se lance à la recherche de sa mère biologique, avec un doudou pour seul indice. Demander de l'aide ou du soutien ? Plutôt crever ! Mais il n'est pas toujours possible de refuser une main tendue. « Je me suis retrouvée seule avec mes opinions sur ces gens d'la haute qui m'avaient recueillie. Je ne savais pas ce qui m'embêtait le plus : qu'ils soient sympas avec moi ou que je sois contente qu'ils soient sympas avec moi. » (p. 133) Dans sa quête d'origine, la jeune femme se constitue finalement une famille de coeur.

La rage de Marie-Adélaïde s'extériorise en mots : l'héroïne a une vision froide du monde où le cynisme se mêle à la compassion, car les gens qu'elle croise n'ont pas tous choisi leur place, même s'ils s'y embourbent sans se débattre. Marie-Adélaïde a plus d'ambition : à force de courage et de culot, elle veut trouver sa mère, la confronter et peut-être s'en faire aimer. « Depuis quand on demande une autorisation pour faire un câlin à son enfant, nom de Dieu ? [...] Personne ne se pose ce genre de questions à part les couards. On fonce et on fait un câlin sans se soucier de comment on sera reçu. Dans le câlin, ce qui compte, c'est le câliné, pas le câlineur. » (p. 215) Persuadée de venir de la bourgeoisie, elle est autant attirée que dégoûtée par ce monde. Elle refuse le milieu où elle végète, mais méprise la e supérieure qu'elle pourrait intégrer. Il est en effet bien difficile de savoir où aller quand on ne sait pas d'où l'on vient. Mais quand on est comme Marie-Adélaide, si rien n'est acquis, rien n'est perdu !
Commenter  J’apprécie          120



Ont apprécié cette critique (8)voir plus




{* *}