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Critique de EllexaHeartsBooks


Il y a une forme d'audace désarmante dans l'intention derrière l'écriture de cette autobiographie, alors que l'autrice est tout juste trentenaire. Et ce serait facile de ne pas considérer le manuscrit...Que diable peut bien nous apprendre la jeunesse ?

Et la réponse est la suivante : tellement de choses, tellement de vérités sur l'apprentissage humain, mais surtout, tellement d'émotions. Et une expérience de lecture absolument incomparable et unique, parfois stupéfiante de lucidité et d'espoir.

Il n'y a pas de résumé à faire du roman de Rachel B. Il capture la vie d'une petite fille qui va découvrir ce que l'existence peut réserver de plus joli, de plus tendre, mais aussi de plus brutal et complexe, dans un cocon familial plutôt heureux, et loin d'un contexte brutal ou noir comme c'est souvent le cas dans ce genre de démarches.

Ici, l'alter égo de Rachel B. possède un espace d'épanouissement tout particulier, avec des parents qui ont son bien être à coeur, des grands parents qui lui offrent des souvenirs de vacances et de libertés, des amis d'école, des animaux, des jouets, des symboles de sa génération. Et au lieu d'un simple constat de ce qui l'entoure, elle crée un espace où l'enfant et l'adulte parviennent presque à dialoguer et à se répondre, sans animosité, avec une tendresse infinie. Elle nous rappelle que perdre le lien avec son enfance, c'est un peu se perdre soi-même aussi, mais sans violence, sans forcer le raisonnement, rien qu'en empilant des petits moments et des grandes vérités comme on empile des legos, avec l'objectif d'en faire un édifice.

Dans ce parcours de vie d'enfant, elle rencontre parfois l'injustice de la vie, dans les souffrances de ses parents, dans les rites de passage du deuil et de la perte de proches, mais aussi dans les moments de l'Histoire qui répondent à sa petite histoire intime, personnelle. Il y a une volonté presque farouche de rendre ces gens perdus immortels par l'écriture, comme si en les figeant dans la réalité de cet ouvrage décidément incroyable, elle barrait la route à l'inéluctable. Ces moments sont bouleversants, profondément vrais et percutants, et surtout, on ne peut que comprendre la démarche. Brusquement, l'âme du roman se révèle au lecteur, et elle est sublime.

Impossible de ne pas sourire quant à la mention des produits Diddl, des Barbies au plan marketing plus que douteux, des Incollables et de tous ces petits moments culturels qui font les joies d'enfant et la nostalgie d'adulte. C'est sûrement une question de génération, mais quelques larmes sont montées à mes yeux de grande fille un rien plus âgée que l'autrice, et m'ont laissé le goût exquis de la madeleine de Proust.

Ce roman est à laisser ici et là, pour tomber entre des mains qui ne l'attendaient pas, mais à qui ce manuscrit précieux, délicat, poétique, risque de faire beaucoup de bien. J'ai terriblement hâte de lire la suite, les suites, et je crois que Rachel B. est là pour faire bouger les lignes dans le bon sens.
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