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Critique de dvall


Magnifique édition de luxe grand format, couverture rigide au toucher soie, reliure permettant une ouverture à plat, pages au papier doublé rappelant les carnets d'estampes. Il fallait un écrin d'exception pour restituer un digne échantillon de la beauté d'une oeuvre aux 30.000 dessins, estampes et peintures. Son auteur porta de nombreux noms au cours des 89 années de son existence, comme il était d'usage d'en changer en ces temps au Japon en fonction des périodes ou des circonstances, mais sa signature la plus fameuse resta sans conteste Gakyô Rôjin, « le vieillard fou de dessin ».

Selon Henri-Alexis Baatsch, il convient tout d'abord de bien situer le lieu et le temps. « Que reste-t-il au fond de cette longue période de Edo qui s'étire sur deux cent cinquante ans dans la paix (…) que reste-t-il de cette vacance d'histoire sans fin que connut le Japon à l'ombre des Tokugawa ? (…) Edo languissait dans sa fête de la vie. (…) Cet affaissement de pensée auquel donnent trop souvent lieu les longues paix surveillées, il allait les secouer au nom d'une génialité capable de tout intégrer, capable de lier l'observation la plus aiguë du monde à la grandiose mise en scène de ses fantômes. »

Après cette fascinante introduction sur l'époque, vient une « très sèche et nécessaire biographie », puis le descriptif des différents pans de l'oeuvre de hokusaï. L'artisan-artiste débuta sa carrière dans une école spécialisée dans le portrait d'acteur. Il fit ensuite merveille dans le domaine de l'Ukiyo-e, « images du monde flottant », un art populaire raffiné « où pouvait s'exprimer ce qu'il y avait de vivant dans une société qui n'était pas encore officiellement mourante. » Viennent alors les estampes, les luxueuses surimono éditées à titre privé, les peintures sur kakemono, paravents et albums, la célèbre Manga (« croquis spontanés » ou « dessins non aboutis »), mais aussi les érotiques shunga (« image de printemps »). On retrouve bien sûr des oeuvres célèbres comme « La grande vague au large de Kanagawa » qui fait partie des Trente-six vues du mont Fuji (Fugaku Sanjûrokkei), mais le voyage frappe surtout par son éclectisme visuel.
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