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Critique de Verdorie


Quand les hommes ont réussi à rendre la Terre complètement invivable à toute espèce vivante, l'humanité s'est réfugiée sur une gigantesque station spatiale tournant autour de la planète-mère et y a innové une "nouvelle" société. Dans celle-ci Dieu, définitivement banni, à été aussitôt remplacé par un ersatz de déité au nom de Tianzhu. Cette compagnie commerciale omnipotente régente et contrôle désormais chaque individu par une consommation poussée à l'extrême (notamment par le biais de la communication numérique géolocalisée).
Pour mieux tenir en laisse cette population "incarcérée", Tianzhu a commencé, il y a 300 ans, la terra-formation de Titan avec la promesse d'un nouveau Éden sur la plaine de Shangri-la de cette planète... Mais les mêmes scientifiques qui ont su créer une nouvelle race minoritaire (afin de maintenir délibérément le racisme en tant que "soupape" pour la majorité), veulent eux aussi pouvoir prétendre au trône convoité de Dieu et décident de peupler Titan avec un "nouvel Homme" qu'ils pensent pouvoir faire naître en jouant au Big Bang plus ou moins maîtrisé.
Le peuple, subodorant que le paradis promis va leur échapper, se révoltera et...

J'ai esquissé jusqu'ici le background d'un scénario réfléchi aux dialogues travaillés qui encouragent la réflexion, histoire qui est, en réalité, bien plus complexe.
En 222 planches, Mathieu Bablet a su imaginer avec brio et un sens aigu de la critique acerbe, un univers de SF... guère éloigné de notre monde quotidien.
Il s'attaque à la valeur (négative) du travail, aux système(s) politique(s) qui, indifféremment de quel bord, cherche(nt) à contrôler le troupeau, au racisme, à la folie des grandeur et/ou de non-sens des scientifiques, à la commercialisation aberrante des téléphones et tablettes de cette belle pomme croquée...

Mais M. Bablet n'est pas qu'un scénariste doué, il est aussi un dessinateur au style très personnel et particulier (que j'avais déjà pu observer dans quelques "Doggybags", ces "fameux" pseudo-comics sous la direction de Run). J'avoue que j'ai dû m'habituer aux traits très anguleux des personnages, or, j'ai été immédiatement séduite par son illustration des perspectives et ses graphismes architecturaux dans les dominants de bleus et jaunes-ocrés des couloirs, lignes, hauteurs, câblages, cellules, surfaces intérieures comme extérieures... qui rendent parfaitement compte de l'immensité de la station orbitale.

Cette BD, à défaut d'être un Shangri-la d'optimisme, est sans conteste, une supernova !
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