AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Tom_Otium


Ce qui frappe ce sont d'abord les dessins. Les personnages sont ciselés avec beaucoup de style. Les stations spatiales et autres mechas sont au contraire très rectilignes. Il y a tout un travail de contraste vertigineux entre intérieur et extérieur, petite et grande échelle, environnements naturels et artificiels. La colorisation est particulièrement impressionnante avec des couleurs tantôt chaudes, tantôt froides, parfois mélangées, souvent monochromatiques.

Au niveau du scénario, l'auteur dresse un portrait très juste d'une humanité perpétuellement insatisfaite qui rêve constamment d'ailleurs. le début et la fin se passent sur la terre ferme. Ces passages sont assez déroutants et poétiques mais donnent tout leur sens au récit et nous offrent les plus belles planches. L'essentiel de la narration se passe sur l'USS, une sorte de station spatiale qui regroupe une humanité reclue après que la Terre soit devenue inhabitable.

Dans cet environnement confiné et exrêmement contrôlé, l'atmosphère devient elle aussi rapidement irrespirable. Cela semble trop bien organisé : chaque catégorie de population a sa fonction. Il y a ceux qui consomment, ceux qui produisent, ceux qui dirigent et même une race créée spécialement afin de servir de bouc émissaire et de souffre-douleur. Et de la douleur, des larmes et des cris il y a en a beaucoup dans cette oeuvre. C'est un univers assez triste et violent, parfois drôle dans le genre absurde. Heureusement il y a l'amitié, la fraternité, la solidarité, le désir de liberté, la lutte. Bref, tout ce qui fait notre humanité. Ce qui est admirable ici c'est que l'auteur reste très nuancé dans son propos.

Les personnages sont complexes et attachants, leur visage est expressif, leurs émotions nous sont communiquées avec force et talent. Il y a par exemple une victime du racisme qui devient bourreau, des résistants plus ou moins radicaux, des émeutiers de tous les genres, des forces de l'ordre qui se posent des questions, une société de consommation qui a malgré tout quelques mérites et enfin une technoscience qui peut tout détruire mais également créer la vie.
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}