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Critique de MaggyM



L'auteur de ce roman graphique a personnellement côtoyé le tueur en série Jeffrey Dahmer lorsqu'ils étaient adolescents puisqu'ils partageaient les mêmes bancs d'école.
Le personnage de Dahmer a toujours été énigmatique, un peu à la marge; au point que ses camarades avaient créé le mot "dahmérisme" pour désigner les tics corporels et de langage dont le jeune homme usait régulièrement et qui étaient repris comme running gag par les autres élèves.

Jeffrey Dahmer a toujours un peu obsédé (sainement) l'auteur qui, quand il était illustrateur du journal de son lycée, tentait d'intégrer une image ou un dessin de son camarade de classe partout où il le pouvait. Ca aussi, c'était un running gag.

Et donc, ce grand échalas, un peu bizarre, qui vivait dans une maison un peu reculée, qui n'avait pas de vrais amis, était cependant le centre de l'attention des élèves qui ont détecté assez vite, sans pouvoir vraiment l'identifier, qu'il y avait un problème avec ce jeune homme. Par contre, pour les adultes de l'histoire, no problem... limite, il était transparent. Pourtant, il sentait l'alcool à 7 heures du matin, n'assistait que sporadiquement à certains cours, avait un comportement peu conventionnel... Mais rien de tout cela n'a attiré l'attention d'un seul des adultes présents dans son entourage, que ce soit au lycée ou dans sa famille.

La question qui drive ce roman graphique est finalement celle de savoir si "on" aurait pu prévoir et empêcher tous les drames qui ont découlé de cette indifférence.

Les dessins sont en noir et blancs, très bien exécutés, rendant les personnages identifiables d'une page à l'autre. L'auteur a parfaitement équilibré l'apport d'informations complémentaires aux situations décrites et aux dialogues au sein même du récit. Et pour les éléments demandant une explication plus poussée, il a rassemblé en fin d'ouvrage plusieurs pages de notes éclairantes détaillant ainsi ses sources multiples et variées.
C'est là aussi un des points forts de ce roman graphique: il ne s'agit pas seulement des souvenirs d'enfance de l'auteur, mais bien de la compilation de ceux-ci avec le témoignage d'autres lycéens, et surtout, du contenu des entretiens que le criminel a tenu avec la police et des psychologues. Ce qui donne au récit une épaisseur intéressante puisque le point de vue de l'intéressé y est également présent.
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