Le Vol de l'oie sauvage

Personne ne les avait aperçus dans les recoins et cachettes où les conduisait la cueillette des herbes ou chimères du sang, quand le printemps gonflait follement les seins du Delta. Certains avaient épié la hutte de Janina, en vain, plusieurs nuits de suite, quand la folie les envahissait eux aussi, afin de la voir venir, et pour se réjouir, comme ça, tout simplement –les yeux devenus soudain aussi perçants la nuit que ceux des bêtes–, pour se réjouir de sa vue et des grâces divines que recouvraient les robes fleuries de la femme.