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Critique de marieclaude64


Que sait-on sur Marie-Thérèse d'Autriche sinon sa correspondance avec sa fille Marie-Antoinette ? C'est cette très riche personnalité qu' Elisabeth Badinter nous fait découvrir dans son passionnant ouvrage.Son livre n'est pas une biographie classique mais une réflexion sur les trois aspects de la reine, ces trois corps : le corps de la femme, le corps de la souveraine, le corps de la mère.
le corps de la femme, c'est Marie-Thérèse amoureuse de son mari le duc de Lorraine François. Leur union est basé sur l'amour ce qui est très rare à l'époque en particulier chez les souverains. Toutte sa vie, elle reste fidèle et amoureuse de François, homme léger , avec de piètres qualités militaires et politiques. Prendre sa défense la met souvent en contradiction avec son rôle de souveraine. Elle sait aussi user de ses atouts féminins car très belle, son pouvoir de séduction est grand.
le corps de la souveraine, c'est le pouvoir absolu qu'elle fait régner dans ses états. Elle s'impose par sa volonté, son opiniâtreté, son intelligence aux souverains en particulier à Louis XV et Frédéric II de Prusse. Elle veut tout savoir, tout décider jusqu'au plus petit détail. Elle contrôle étroitement les moeurs de ses sujets. Son mari est élu empereur des états germaniques, titre plutôt honorifique. Mais, elle refuse de se faire couronner « «  impératrice consort « . Elle préfère le titre de « Reine de Hongrie et de Bohême «  mais est rapidement appelée l'impératrice.
le corps de la mère, c'est Marie-Thérèse entourée de ses enfants. Se faire représenter avec son mari et ses onze enfants est un acte «  révolutionnaire « . Etre mère, c'est pleurer la mort d'enfants, craindre pour leur vie quand ils ont la petite vérole. Elle s'occupe de très près de leur éducation. La vie d'une bourgeoise à Vienne au 18 ème siècle. Mais, être mère, c'est aussi se heurter à son fils qui devient corégent : Joseph II. Joseph a un caractère difficile. Il se heurte avec sa mère souveraine. Il lui reproche son autoritarisme. Et leurs divergences politiques n'arrangent pas leurs relations. Pourtant, mère et fils s'aiment et s'estiment.
E.Badinter dévoile aussi le côté sombre de l'impératrice., sa dépression, ses découragements, sa tentation de tout abandonner. Ces effondrements nous la rendent plus humaines.
E. Badinter s'appuie sur des textes d'archives qu'elle cite et dont elle fait la synthèse. Son livre est clair, précis, jamais ennuyeux. Etudier les trois corps de la reine est une question qui touche les femmes d'aujourd'hui tiraillées entre leur carrière professionnelle et les exigences d'épouse et de mère.
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