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Critique de Lenocherdeslivres


À son origine, le web avait été créé dans un esprit de liberté, de communication directe, sans pouvoir supérieur. Mais en plus de trente ans, du fait de son ampleur, il a changé, s'est professionnalisé. Il est devenu pour nous tous un moyen formidable de communication (vous lisez ces lignes grâce à lui), quel que soit le contenu. Pour d'autres, c'est un business, un moyen de gagner de l'argent en servant d'intermédiaire entre des entreprises et des publicitaires. Pourquoi pas ?

Mais ce qui inquiète, ces dernières années, c'est l'augmentation et l'organisation constantes des discours haineux. Difficile d'échapper à des réactions plus ou moins violentes dès que l'on aborde des sujets d'actualité, surtout quand ils traitent de relation aux autres (étrangers, mais aussi différences de « classes sociales »). Comment réagir pour permettre à tous de s'exprimer, pour ne pas empêcher des voix de se faire entendre ?
En partant de l'origine du web, Romain Badouard dresse un portrait clair et rapide de cet outil qui nous est devenue en quelques années totalement indispensable (les périodes de confinement ont encore augmenté cette nécessité). Il nous montre comment les différents acteurs du web ont réagi face à l'augmentation du trafic. Et, surtout, comment les états se sont positionnés face au web. Il étudie surtout les États-Unis et l'Europe, en particulier la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, dont les réponses sont souvent différentes. Conceptions autres du droit, donc réactions autres devant les problèmes posés par le web. Par exemple, aux États-Unis, il est impensable d'interdire des propos, quel qu'ils soient, liberté d'expression oblige. Alors qu'en France ou en Allemagne, certains propos particulièrement racistes ou incitant à la violence sont bannis des sites.

Et pour éliminer ou diminuer l'influence de ce genre de paroles, plusieurs solutions existent, dont l'interdiction pure et simple avec effacement des posts. Mais aussi, plus sournoise, l'invisibilisation. Mesure efficace, donc terrible si elle n'est pas appliquée avec discernement. Or, qui s'occupe de choisir ce que l'on fait disparaître, ce que l'on invisibilise. C'est l'un des grands enjeux des années à venir : peut-on laisser les Facebook ou Google décider pour nous de ce qui est publiable ou non ? En fin de livre, l'auteur propose des pistes qui, selon lui, sont les plus efficaces.

Les nouvelles lois du web est un ouvrage court et très simple à lire (un style et pas de notes de fin d'ouvrage pléthoriques, par exemple). Il dresse un portrait assez complet de nos relations avec ce moyen de communication à travers les années. En nous permettant d'y réfléchir en toute connaissance de causes, il se montre bien utile, voire nécessaire, tant nos vies sont liées au web de nos jours, et sans doute pour longtemps.
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