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Critique de ileana


700 pages, des noms, des références, des nombreux extraits de critiques de l'époque et des lettres de FT. Au début je redoutais une overdose de détails. Mais le texte s'avère fluide et agréable à lire. Que dis-je ? C'est passionnant. Cette biographie possède le mérite d'être particulièrement vivante et bien structurée, elle fait ressortir l'esprit de Truffaut et les moments clé de sa création. Un ouvrage de référence.

Ceux qui s'intéressent à sa manière d'écrire et de retravailler un scénario, aux sources d'inspiration de ses films, au financement qui est souvent un casse-tête, au tournage parfois épique, aux avis des critiques et des spectateurs au fil des ans, trouveront assurément leur compte.

Autres repères alléchants : le contraste Hollywood versus petite maison de production indépendante, les Films du Carrosse ; les nombreux portraits de comédiens ; les recherches du créateur et sa vision de l'art.

On voit défiler toute une époque : la Nouvelle Vague, Mai 68, l'intelligentsia engagée à gauche ; court séjour aux Etats Unis au moment du Watergate ; élection présidentielle (Giscard) …

Quelques notes de lecture
Un épisode qui ne manque pas de piquant : l'affrontement entre Godard et Truffaut en 1973. Ils ont pris des chemins différents. G accuse T de ne plus être de gauche et de faire des films consensuels. G ouvre les hostilités par courrier en termes méprisants, quasi injurieux. T lui répond sur le même ton, une lettre de vingt pages. « Comportement de merde », écrit T. Il traite G d'égoïste et poseur. Rupture consommée. « Entre eux, le temps des copains de la nouvelle vague est définitivement révolu ». p588

L'inquiétude :
Un portrait de FT par son confrère Jean Louis Comolli en 1967 : « Derrière ces vertus plus ou moins flagrantes – un tel air de maîtrise, de calme et de sérieux que cela est parfois agaçant - il en est une à rester secrète [ ] si elle n'était précisément de toutes le moteur : l'inquiétude. » p450

L'absence d'engagement politique :
« Ce qui le gêne le plus dans tout engagement politique, c'est la simplification de la réalité, le manichéisme que tout discours militant implique, car pour lui la vie n'est ni nazie, ni communiste, ni gaulliste, mais anarchiste ». p 536, un extrait du Nouvel Obs datant de 1979.

Au sujet du livre « Les Films de ma vie » de FT (1975) : « Truffaut est un moderne, mais qui cherche sans cesse le secret de son art dans le cinéma classique de sa jeunesse, hollywoodien le plus souvent. » p617
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