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François Truffaut pensait que le cinéma est plus important que la vie. Mais il aimait les femmes, les enfants, les livres, voir la tour Eiffel de son appartement. Et ses filles énormément. Il n'accordait aucune importance à la nourriture, n'aimait pas voyager en touriste. Cet autodidacte à la personnalité si complexe préférait les échanges épistolaires aux appels téléphoniques et tutoyait peu de personnes…. Mais il adorait chanter et raconter des blagues…. Derrière l'image lisse d'un homme timide on découvre avec intérêt un homme qui compartimentait sa vie amoureuse, familiale et professionnelle. Pourtant rien ne le destinait à rencontrer un jour le critique de cinéma André Bazin, son père spirituel, Roberto Rossellini dont il fut l'assistant, Jean Cocteau, Jean Renoir ou bien Alfred Hitchcock…à qui il consacra un livre d'entretien passionnant. Rien ne le destinait à devenir un cinéaste majeur de la « nouvelle vague » apprécié dans le monde entier… Durant son enfance il devait avant tout être silencieux, se faire oublier de sa mère. Il découvre très tôt que Roland Truffaut n'est pas son père biologique et il se réfugie dès son plus jeune âge dans la lecture et l'amour du cinéma, il se construit intellectuellement et moralement en se nourrissant de toutes les oeuvres qu'il admire. Après une adolescence chaotique il fréquente assidument les salles obscures avec Rivette, Godard, Chabrol, Rohmer. Ces jeunes passionnés signent bientôt des critiques dans « Arts » ou les « Cahiers du cinéma ». le trait de plume de François Truffaut est brillant, incisif, il analyse, décortique les films et n'hésite pas à fustiger des cinéastes installés…. On redoute ses articles mais François Truffaut rêve déjà de passer derrière la caméra. Il fonde sa société de production « Les films du Carrosse » et son histoire personnelle inspire son premier long métrage « Les 400 coups ». Jean-Pierre Léaud crève l'écran, les aventures d'Antoine Doinel commencent. Serge Toubiana et Antoine de Baecque signent une biographie passionnante. Elle éclaire de manière brillante la filmographie de François Truffaut, tous les films s'imbriquent les uns dans les autres, reflétant ses obsessions (les femmes, la recherche du père, l'enfance, le couple…) et ses influences. On découvre ses méthodes de travail aux côtés de la fidèle Suzanne Schiffman ainsi que son souci de garder son indépendance créative avec sa société de production « Les films du Carrosse », n'hésitant pas à faire longuement la promotion de ses films en France comme à l'étranger. Ainsi, ses films restaient rentables et il pouvait monter des films aux sujets difficiles comme « La chambre verte ». François Truffaut est entré dans ma vie d'adolescente pour ne plus en sortir, j'aimais son oeuvre au fond assez littéraire et j'étais fascinée par son parcours d'autodidacte. Je l'admire toujours autant. Si j'en avais les moyens, comme lui, j'achèterais tous les livres que j'apprécie en plusieurs exemplaires pour les envoyer à mes proches avec un petit mot et celui-ci en ferait partie…. + Lire la suite |