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Critique de ileana


Un ouvrage qui donne la parole à 16 metteurs en scène. Ils évoquent leur parcours et leur vision du cinéma, en toute modestie ; cela s'étale sur plusieurs années, de 1991 à 2006, lors du Festival de Cannes. Ce sont des rencontres improvisées avec des journalistes et des critiques. Parmi les intervenants : Stephen Frears, Oliver Stone, Youssef Chahine, Volker Schlöndorff etc. Ils se livrent par bribes. Pas de grande révélation, mais un plaisant regard en coulisses.

Extrait de l'intervention de Milos Forman :
« Une confidence sur Amadeus : en voyant ce film, dites-vous qu'il s'agit d'une métaphore de Hollywood, et que Mozart est comme un employé d'un grand studio hollywoodien … comme moi, quoi ! » (p103)

Extrait de l'intervention d'Andrei Konchalovsky
« le scénariste me rappelle un jeune homme qui fait sa cour et qui drague une fille. Il lui demande de sortir avec lui, ils vont au cinéma, après ils vont prendre un pot, il lui demande de venir chez lui, là il met de la musique, sert du cognac, atténue un peu la lumière. La fille se sent bien, commence à se laisser faire. le scénariste la caresse un peu, déboutonne les premiers boutons de son chemisier … A ce moment, le metteur en scène arrive, prend la fille par la main, l'entraîne dans la chambre pour finir le travail. Un scénariste fait souvent la chose la plus difficile : il se limite à construire le palais, la maison, que vient ensuite habiter le metteur en scène avec ses idées, son style, ses acteurs, son histoire. le film échappe alors au scénariste, qui doit l'accepter ». (p85)

Extrait de l'intervention d'Agnès Varda
« J'aime bien filmer ce que j'appelle les vrais gens. [ ] Je me souviens ainsi que, quand j'ai fait un documentaire sur les gens de ma rue, Daguerréotypes, il y avait une mercière et un mercier, qui n'étaient pas tout jeunes et n'avaient pas changé leur vitrine depuis trente ans. Il faisait lui-même ses parfums, qu'il mettait en bouteille, et elle, elle errait colle une âme en peine à l'intérieur du magasin. Elle était un petit peu oublieuse, un petit peu bizarre, et tous les jours à 6 heures du soir elle ouvrait la porte et elle partait, comme ça, sur le trottoir. Son mari, indulgent, disait : tous les soirs elle veut partir, mais elle ne part pas. Eh bien, cette femme et son mari, je crois qu'ils sont inoubliables. J'ai reçu deux fois des mandats de gens qui m'écrivaient : Vous qui avez fait ce film, est-ce que vous pouvez apporter des fleurs à cette dame ? » (p138)
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