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Critique de mjaubrycoin




L'idée de mettre en scène une famille de vampires à l'époque de la révolution française parait séduisante tant cette période politique troublée rendait possible l'irruption de l'irrationnel dans le quotidien avec son lot de frissons garantis.
L'ancestrale lignée des Villemort de souche vampirique, tient une place de premier plan dans la vie courtisane, en référence au titre du roman "Les talons rouges" métonymie désignant les aristocrates par un accessoire vestimentaire qui fait leur différence.
Alors que le vieux duc conserve intactes ses convictions aristocratiques, William récemment revenu des tout jeunes états unis d'Amérique, se passionne pour la libération des esclaves et l'égalité entre tous et le jeune Louis joue un rôle politique de premier plan et travaille à l'instauration de la république au sein de laquelle il s'illustre par un mandat électif.
Le parcours de ces trois personnages se greffe dans une trame historique qui se veut documentée, avec laquelle l'auteur prend toutefois des libertés qui peuvent questionner.
Un exemple particulièrement éclairant : le personnage de Pélagie de Méricourt parait directement inspiré de l'historique Théroigne de Méricourt surnommée la Belle Liégeoise et emprisonnée pour ses sympathies révolutionnaires . Son seul enfant, une fille, est décédée en bas âge en 1788 et n'a donc pas pu devenir l'amante de Louis de Villemort.
Utiliser des personnages historiques bien connus , nombre de romanciers le font mais il importe toutefois de rester dans la vraisemblance et de ne pas dévoyer des parcours parfaitement documentés par les chercheurs sous peine de rendre suspects tous les autres éléments du récit repris directement de l'histoire.
Personnellement j'ai recherché les circonstances de la mort du député le Pelletier de St Fargeau. Bingo, c'était correct, le récit se fondait sur des éléments authentiques...Pour les autres éléments, je ne sais, n'ayant pas eu la volonté de tout vérifier ...
Une autre incohérence m'a frappée : choisir des vampires comme héros, c'est à priori accepter de coller aux codes régissant le genre. Tel n'est pas le cas , car ces vampires ne craignent pas la lumière (ni les gousses d'ail apparemment, et encore moins les crucifix) , ils sont blessés comme de vulgaires mortels qui ne possèdent aucune capacité de régénération . Ils vont même jusqu'à se laisser molester et emprisonner. Mais à quoi donc leur servent leurs prérogatives vampiriques ? Peut être à semer derrière eux quelques cadavres exangues qui de façon inattendue, ne paraissent pas susciter la moindre interrogation ...
L'auteur a cru judicieux de placer dans son roman quelques scènes dignes du Grand Guignol où un hachoir à viande tient la première place (Beurk) mais aussi des scènes de sexe d'une crudité pornographique (re-Beurk) qui sont bien loin d'émoustiller la libido.
Mon agacement a grandi tout au fil de la lecture de ce roman qui m'a profondément déçue . Ni les amateurs d'histoire, ni les fans de bit-lit n'y trouveront leur compte . Il est par ailleurs bien difficile de s'attacher à ces personnages qui paraissent aussi creux les uns que les autres.
Je ne saurais recommander cette lecture.

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