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Critique de PetiteBichette


1984, Paul est un jeune garçon peu sûr de lui, bègue, moqué par ses camarades. Jusqu'au jour où il va rencontrer Joseph qui va chambouler tout le reste de sa vie.
Le beau et solaire Joseph, hors cadre, qui vit avec sa mère soixante-huitarde dans un mobil home, après avoir sillonné les marchés de France.
Paul trouve sa vie de famille bourgeoise bien fade en comparaison. Son amitié avec le mystérieux garçon va changer la donne, car Joseph devient vite la coqueluche du collège. Alors ceux, qui, hier lui tournaient le dos, vont soudain trouver à Paul plein de qualités.
Jusqu'à ce que Paul réalise la véritable nature de ses sentiments pour Joseph, bien plus puissants que ceux qu'on éprouve pour un simple un ami. Sauf qu'en 1984, l'homosexualité est encore un tabou honteux et que cette révélation va pulvériser les relations déjà très compliquées parents-enfant au sein des deux familles et Paul va retrouver rapidement son statut de brebis galeuse.
Le sujet du harcèlement scolaire, du rejet de l'autre m'avait attiré à la lecture des billets pour la plupart élogieux sur ce livre. Si cette partie est réussie, je n'ai pas été complètement convaincue par le reste de l'ouvrage.
J'ai déjà eu le plus grand mal à rentrer dans l'histoire, dans l'enfance de Paul, à croire à cette histoire de mère cocue et alcoolique, ça a sonné faux à mes oreilles.
En revanche, une fois passé le décor de cette famille bourgeoise très caricaturale, le roman trouve un second souffle quand l'auteure aborde le thème du harcèlement, les insultes qui vont crescendo, la honte et le repli sur soi de la victime qui se terre en silence.
Si j'ai trouvé son ton assez juste en ce qui concerne les sévices infligés par les harceleurs, la haine qui décuple la violence chez les protagonistes, bourreau comme victime, à force d'enchainer les déconvenues et catastrophes, le personnage de Paul a perdu en crédibilité à mes yeux.
Sophie de Baere tombe dans la surenchère et finit par harceler son personnage en faisant de lui une victime perpétuelle. Les nuages noirs qui s'amoncèlent et pleuvent sans discontinuer au-dessus de la tête de Paul ne semblent lui laisser aucun répit, aucun droit au bonheur.
La troisième partie, le passage de Paul dans la vie adulte n'échappe pas à la règle avec ses rebondissements plombants, pourtant l'évolution de sa relation avec ses parents était finement brossée.
J'ai trouvé ce livre très inégal, avec la partie sur le harcèlement réussie, mais avec des lourdeurs et des personnages parentaux caricaturaux. La volonté de faire de la vie de Paul un calvaire permanent a fini par me peser et cet acharnement a induit une distance au lieu de me rapprocher du personnage.
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