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Critique de lanacroft123


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Une dystopie classée Young Adult que je déconseillerais aux moins de 15 ans.
Pourquoi, me direz-vous ? La raison est simple : ce roman est effrayant de réalisme, dur, sombre et porteur d'une certaine violence.

Mais il ne faut pas croire que je n'ai pas aimé. Loin de là ! J'aime ce genre d'histoires qui nous retournent de par leur réalisme. J'aime ces romans qu'on referme en se disant "Cette histoire pourrait bien arriver un jour", tout en frissonnant dans son fauteuil.

Ce roman, en bonne dystopie, nous fait entrer dans un monde où l'organisation est différente de ce que nous connaissons et où tout est sombre. Même la petite lueur que l'on pense distinguer au départ n'est qu'obscurité. En effet, le fameux Dôme qui semble être considéré comme une sorte de paradis terrestre, se révèle cacher de terribles vérités. On se rend vite compte qu'on ne vit pas plus dans le Dôme qu'à l'extérieur. Bien sûr, à première vue, on pense qu'il est préférable de faire partie de ceux qui vivent dans ce Dôme plutôt que des malheureux qui vivent dans les ruines et la cendre de l'ancien monde. Mais au fil des pages on arrive à ouvrir les yeux sur la réalité : le Dôme ne vaut peut-être pas beaucoup mieux que l'extérieur. Et c'est par le biais de Partridge que l'auteure nous fait passer ce message. Si tout était si parfait, si merveilleux à l'intérieur, alors, pourquoi voudrait-on s'en échapper ? Partridge ne sait pas tout mais il sait que les dirigeants du Dôme cachent beaucoup de choses et qu'on ne dit pas toute la vérité aux Purs.

De l'autre côté, dans la cendre, la grisaille et la désolation, Pressia espère trouver le moyen de pénétrer dans le Dôme, ce lieu où il fait bon vivre, cet endroit où les Purs n'ont pas à lutter pour leur survie. Elle serait prête à tout pour y entrer. En observant Pressia, on se rend compte à quel point il peut être tentant de basculer du mauvais côté pour arriver à ses fins. On découvre aussi combien un être humain, soit-il une jeune femme à l'aspect fragile, peut faire des choses qu'il estimait impensables, comme tuer. A l'instar de Katniss, l'héroïne célèbre de la série Hunger Games, Pressia est d'une force intérieure hors du commun. Elle arrive à surmonter l'insoutenable et finit par rester loyale à ses amis.

Bradwell ne cesse de nous lancer un avertissement savamment caché derrière ses séances de remémoration de l'Avant. C'est un peu comme si on nous disait "Attention ! Vous pourriez bien un jour regretter tout ce que vous avez aujourd'hui. Il suffit de pas grand-chose pour que votre monde bascule."
Notre monde est toujours sous tension, une guerre est toujours susceptible d'éclater à l'improviste sous n'importe quel prétexte. La bombe atomique est une réalité. Si on n'y prête pas garde, un jour, les Détonations décrites dans ce roman pourraient devenir elles aussi réalité. L'auteure s'est d'ailleurs inspirée de faits réels pour écrire ce livre. Elle s'est longuement documentée sur Hiroshima et les conséquences qu'une explosion nucléaire a pu avoir sur les populations. Julianna Baggott a réussi à la perfection ce travail de retranscription des horreurs que peut provoquer une guerre nucléaire en y ajoutant sa petite touche personnelle. Cet ancrage dans la réalité, dans des faits passés qui seraient susceptibles de se reproduire, ajoute au côté terrifiant de ce récit.


J'ai vraiment apprécié le style de l'auteure qui arrive à nous décrire une vision post-apocalyptique et toutes les horreurs qui l'accompagnent tout en conservant une certaine beauté, une certaine poésie. On a un peu l'impression de regarder des clichés de guerre dont l'aspect insoutenable est légèrement adouci par la forme. Mais attention, l'ensemble donne tout de même un récit dur, sombre, à l'atmosphère suffocante.
Certains regretteront peut-être le choix du point de vue narratif (troisième personne omnisciente) sous prétexte qu'il est difficile de s'identifier à l'un des personnages car on ne baigne pas directement dans ses sentiments profonds. Personnellement, je n'ai aucun reproche à faire quant à ce choix. Je trouve que le fait d'avoir une vue d'ensemble en tant qu'observateur omniscient suffit à se plonger véritablement dans l'atmosphère et à s'attacher non pas à un personnage mais à la quasi totalité d'entre-eux. Pas besoin qu'on nous décrive avec précision les sentiments ressentis par chaque personnage : on les devine facilement grâce au contexte.
Un autre petit détail que j'ai aussi bien aimé : la longueur des chapitres et l'alternance des points de vue. Beaucoup de chapitres courts qui permettent d'avancer dans notre lecture même si on n'a que cinq minutes devant soi (j'ai horreur de devoir interrompre ma lecture en plein milieu d'un chapitre). Chaque chapitre est écrit du point de vue de l'un des personnages, ce qui rythme le roman de manière cinématographique. Pas étonnant qu'une adaptation soit déjà prévue pour le grand écran !
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Lien : http://les-chroniques-de-lan..
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