Une mère - Trente tableaux

Deux parties composent ce récit. La première partie, « Une Mère », se présente sous la forme d'un journal intime que l'auteure a tenu alors que sa mère, âgée de quatre-vingt-huit ans, arrivait à la fin de sa vie. Elle tente de comprendre cette femme avec laquelle elle a eu une relation difficile, une mère émotionnellement absente à ses enfants, pleine de rancoeurs, dépressive, qui a détruit écrit-elle sa famille, faisant le lien avec la tristesse, la dépression, les idéations suicidaires, les migraines dont elle-même a souffert dans le cours de sa vie. Dans l'article de Normand Provencher du journal le Soleil du 24 mars 2012 intitulé « Paule Baillargeon : le sens d'une vie » elle dit : «Ma mère était une femme de sa génération. Elle avait les mains attachées, elle ne pouvait pas faire autre chose. Elle en souffrait. Elle était très révoltée par sa condition de femme. Lorsqu'elle a découvert le livre de Betty Friedman [La femme mystifiée], elle a vu qu'elle n'était pas seule à vivre sa condition. Quelque part, je crois que j'ai beaucoup porté sa révolte.» La deuxième partie, « Trente tableaux », est le scénario du film du même titre, disponible sur le site de l'Office national du film du Canada (onf.ca/film/trente_tableaux/). Elle y évoque en trente souvenirs marquants, à différents âges, la relation à sa mère, le mouvement féministe, sa carrière de cinéaste, la maternité, son chien Watam mangeur de chevreuils, Polytechnique… À travers ce portrait de sa mère, elle fait le portrait de toute cette génération de femmes révoltées contre la difficulté à se réaliser autrement que dans leur rôle de mères, invisibles. Cela m'a rappelé la chance que j'ai d'arriver après elles, de pouvoir me réaliser de différentes façons, et de ne pas avoir à porter cette colère qui a détruit tant des vies…