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Critique de Milllie
Julien, la trentaine, se fait appeler John comme son grand-père et est revenu à ses racines dans les montagnes du Jura où il est berger l'été et saisonnier l'hiver. Alors que sa vie doit changer bientôt pour suivre sa compagne Héloïse mutée à La Réunion et pourquoi pas y faire un bébé, il apprend par hasard que Alexandre son ancien camarade du lycée est accusé du meurtre d'un jeune chasseur. Ce fait divers va l'amener à reprendre contact avec Nadia, la femme d'Alexandre, et à travers elle à replonger dans sa jeunesse et sa fascination pour le charismatique Alexandre. Mais le passé ne se laisse pas facilement oublier et c'est bientôt toute sa vie qui va vaciller...
A l'heure de rédiger une critique sur ce livre, choisi parmi les multiples propositions de la rentrée littéraire, conseillé par ma librairie préférée et sur lequel j'ai lu plusieurs critiques élogieuses, me voici bien perplexe. Ai-je aimé ce roman ? Je ne saurais le dire. J'ai passé toute ma lecture à me demander où nous menait l'auteur, que cachait cette vie en apparence banale, ce Julien John qui semble se laisser porter par les événements, quittant sa bande d'amis de lycée pour une dispute mal terminée, remettant sa vie en question quand il tombe une première fois amoureux et maintenant prêt à tout risquer pour cet ami resurgi du passé et sa femme qui semble avoir tant besoin de lui. J'avoue m'être demandé plusieurs fois ce qu'était ce roman tant il semble au premier abord banal, l'auteur se contentant d'enchaîner les événements, les impressions, les petits détails de la vie quotidienne, la vie qui passe, faite de renoncements à celui qu'on était adolescent ou jeune adulte, faite de hasards ou rencontres qui vous ont mené ici ou là. On croirait parfois écouter un bon copain perdu de vue qui vous raconte les années que vous avez raté ou lire le journal intime d'un proche tant les personnages nous paraissent familiers et quelconques.
Jusqu'aux dernières pages j'ai attendu le coup de théâtre, l'ultime rebondissement ou l'explication qui viendrait d'un coup tout éclairer, nous faire prendre conscience que ce roman était plus que la tranche de vie que nous a décrite l'auteur... et puis non, l'histoire se termine, John est toujours là, un peu plus seul, un peu plus vieux, avec un peu plus de souvenirs. Et pourtant malgré la banalité ambiante et l'ennui qui aurait pu me guetter c'est un roman dont j'ai apprécié la lecture et que je n'ai pas pu lâcher. L'auteur excelle à nous faire partager la sauvagerie de la nature comme la complexité des hommes avec de belles scènes de procès qui ne tombent jamais dans le manichéisme ou la simplification quand elles accusent Alexandre, ce vétérinaire écolo pris pour cible par les chasseurs, et comme en contrepoint la vie simple de John dans ses chères montagnes, le chalet spartiate où il passe tout l'été, les brebis dont il faut s'occuper, les touristes pots de colle qu'il fuit.
C'est peut-être finalement là tout le talent de Pierric Bailly que de nous livrer une histoire qui n'en est pas une, une histoire faite de petits riens à l'heure où les romans se sentent souvent obligés de nous narrer des histoires fortes, des faits exceptionnels, de mettre en scène grands hommes ou affreux méchants. Peut-être faut-il simplement prendre ce récit comme il vient, celui d'un coin perdu du Jura encore (à peu près) préservé des promoteurs et du tourisme de masse, celui d'un homme un peu secret, un peu taiseux qui se laisse balader par les choses et les autres, celui de notre vie à tous finalement. Il me manque quand même un je ne sais quoi pour pouvoir réellement classer ce roman dans la catégorie coups de coeur ou le recommander... et pourtant quelques jours après avoir fini ma lecture il m'en reste encore des images très fortes comme si John, Nadia, Héloïse et les autres allaient soudain s'inviter chez moi !
A l'heure de rédiger une critique sur ce livre, choisi parmi les multiples propositions de la rentrée littéraire, conseillé par ma librairie préférée et sur lequel j'ai lu plusieurs critiques élogieuses, me voici bien perplexe. Ai-je aimé ce roman ? Je ne saurais le dire. J'ai passé toute ma lecture à me demander où nous menait l'auteur, que cachait cette vie en apparence banale, ce Julien John qui semble se laisser porter par les événements, quittant sa bande d'amis de lycée pour une dispute mal terminée, remettant sa vie en question quand il tombe une première fois amoureux et maintenant prêt à tout risquer pour cet ami resurgi du passé et sa femme qui semble avoir tant besoin de lui. J'avoue m'être demandé plusieurs fois ce qu'était ce roman tant il semble au premier abord banal, l'auteur se contentant d'enchaîner les événements, les impressions, les petits détails de la vie quotidienne, la vie qui passe, faite de renoncements à celui qu'on était adolescent ou jeune adulte, faite de hasards ou rencontres qui vous ont mené ici ou là. On croirait parfois écouter un bon copain perdu de vue qui vous raconte les années que vous avez raté ou lire le journal intime d'un proche tant les personnages nous paraissent familiers et quelconques.
Jusqu'aux dernières pages j'ai attendu le coup de théâtre, l'ultime rebondissement ou l'explication qui viendrait d'un coup tout éclairer, nous faire prendre conscience que ce roman était plus que la tranche de vie que nous a décrite l'auteur... et puis non, l'histoire se termine, John est toujours là, un peu plus seul, un peu plus vieux, avec un peu plus de souvenirs. Et pourtant malgré la banalité ambiante et l'ennui qui aurait pu me guetter c'est un roman dont j'ai apprécié la lecture et que je n'ai pas pu lâcher. L'auteur excelle à nous faire partager la sauvagerie de la nature comme la complexité des hommes avec de belles scènes de procès qui ne tombent jamais dans le manichéisme ou la simplification quand elles accusent Alexandre, ce vétérinaire écolo pris pour cible par les chasseurs, et comme en contrepoint la vie simple de John dans ses chères montagnes, le chalet spartiate où il passe tout l'été, les brebis dont il faut s'occuper, les touristes pots de colle qu'il fuit.
C'est peut-être finalement là tout le talent de Pierric Bailly que de nous livrer une histoire qui n'en est pas une, une histoire faite de petits riens à l'heure où les romans se sentent souvent obligés de nous narrer des histoires fortes, des faits exceptionnels, de mettre en scène grands hommes ou affreux méchants. Peut-être faut-il simplement prendre ce récit comme il vient, celui d'un coin perdu du Jura encore (à peu près) préservé des promoteurs et du tourisme de masse, celui d'un homme un peu secret, un peu taiseux qui se laisse balader par les choses et les autres, celui de notre vie à tous finalement. Il me manque quand même un je ne sais quoi pour pouvoir réellement classer ce roman dans la catégorie coups de coeur ou le recommander... et pourtant quelques jours après avoir fini ma lecture il m'en reste encore des images très fortes comme si John, Nadia, Héloïse et les autres allaient soudain s'inviter chez moi !
