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Critique de purplevelvet


A ma gauche: Ophélie Dubois, rennaise, en couple depuis deux ans, qui, de galère en galère, vient de décrocher un stage de 6 mois à Paris. Son activité préférée: s'occuper de son chat.
A ma droite: Arthur, fils de bonne famille, parisien, étudiant en école de commerce, adepte des soirées " drague/alcool/ cocaïne", vient de décrocher un stage de 6 mois dans la même société. Son activité préférée: cocufier sa copine. Oui. Arthur est un connard, autant le dire de suite
La société en question se nomme Pyxis, une grande boite ultra célèbre qui édite des mangas et vient d'ouvrir une branche jeux vidéo. Une société de rêve, réputée être " aussi cool que Google" (il y a des fauteuils colorés et des jeux vidéos en salle de pause, une salle de sport, on vient travailler habillé comme on veut...)
Le rêve d'Ophélie qui est fan de leurs productions depuis des années, une simple ligne valorisante sur le CV pour Arthur. Ophélie va donc passer 6 mois au service communication sous l'égide de Caroline Tranchant, une femme d'affaires toujours vissée à son téléphone qui lui adresse à peine la parole. Pour Arthur ce sure le service comptabilité et ses tableaux à remplir sous les ordres de Steven, un type à l'air depressif qui truffe ses phrase d'anglicismes et ne cesse de rappeler à quel point son précédent stagiaire était doué, efficace etc..

Bienvenue dans le monde de l'entreprise, la petite société qui a bien grandi aime à rappeler l'ambiance chaleureuse, détendue, agréable qui a présidé à sa création, la réalité est tout autre: la boîte de rêve n'engage quasiment personne mais utilise un nombre colossal de stagiaires, dont elle s'assure la collaboration en faisant miroiter la possibilité d'un renouvellement de stage ou d'un CDD ( même le type chargé du recrutement des stagiaires est un stagiaire). Mais pour ça il va falloir se donner à fond pour quelques 400 malheureux euros par mois. C'est le cas de nos deux nouvelles recrues qui vont rejoindre la cohorte des Hugues, Vincent, Alix et Enissa, tous dans la même situation.
La "culture d'entreprise" encourage le fait de faire tomber les barrières hiérarchiques.. mais ça n'est que façade, gare au responsable qui s'afficherait trop en compagnie des stagiaires. le copinage oui, mais pas de trop près.
Ca sent la désillusion!

Et au final j'ai plutôt aimé ce livre, parfois drôle, souvent bien vu ( souvent je me suis dit que ça sentait le vécu!). et ce malgré ses personnages principaux qui ont un peu trop tendance à monopoliser le récit, et c'est dommage.
Ophélie, ça va encore, même si elle manque sérieusement de répondant. Mais Arthur est vraiment un connard de A à Z, même s'il s'étoffe au fil des pages et gagne un peu en profondeur, il reste le type qui se bourre la gueule, se drogue, fait des conneries, et demande à son meilleur ami de lui sauver la mise. le tout doublé d'un misogyne de première qui trompe sa copine à tour de ras, assuré qu'il est qu'elle reviendra en s'excusant de s'être mise en colère. il le dit clairement: son but c'est de séduire, et d'avoir tout pouvoir sur l'esprit des femmes qu'il ne considère que d'un point de vue esthétique. Il fait quand même régulièrement du harcèlement sexuel - ce qui l'intéresse, c'est la chasse, et plus la proie résiste, plus c'est un défi à relever- sur la pauvre Ophélie, qui , comme elle est trop polie et discrète, ne lui met pas la droite qu'elle devrait lui assener. C'est un peu ça le problème: un personnage principal agaçant au possible, et le deuxième qui est nettement plus intéressant avec ses problèmes d'argent, mais se retrouve de fait presque au second plan. Malgré tout, la position d'Ophélie par rapport à la drogue me gène un peu: pas plus choquée que ça de voir Arthur se faire des rails, ni de supposer qu'Hugues passe plus de temps à prendre n'importe quoi au motif " ho si je lui dis que la drogue, c'est quand même un peu dangereux, ça va le pousser à en prendre plus". Par contre elle est limite choquée lorsqu'une copine lui dit qu'elle n'a jamais fumé un joint. WTF? Ophélie, tu m'inquiètes!

Ceci dit, j'ai apprécié le fait que chaque chapitre soit le point de vue de l'un des deux ( et je vous jure que je me disais " ouf c'est au tour d'Ophélie, enfin, pendant quelques pages je ne vais pas avoir d'envies de meurtre), mais comme je le dis souvent, ici ce sont les personnages secondaires que j'ai le plus appréciés, avec en tête Alix, l'otaku aux cheveux rouges, aux boucles d'oreilles donuts, aux tee-shirts geek et à la manucure Pikachu. Parce que c'est un bonne copine comme on aimerait en avoir, parce qu'elle est intègre et qu'elle assume sa geekerie. donc elle m'est très sympathique évidemment. Hugues, le bon pote aussi. Même Enissa, la dragueuse qui en fait trop et finit toujours par se ridiculiser est parfois touchante. Des personnages stéréotypés, mais qui gagnent en profondeur au fil des pages. Ca m'a rappelé des souvenirs de fac - même si je n'ai jamais fat ce genre de stage-, les étudiants en galère d'appart, qui triment pour un salaire de misère, j'en ai vu un certain nombre...et la galère pécuniaire, avec le chômage, j'ai connu aussi.
Au final j'ai quand même lu le tout et assez vite, pressée de savoir qui allait être engagé, qui allait être exploité, qui allait s'en sortir. le constat est quand même amer: dans cette société là, on voit des gens s'enthousiasmer pour un CDD de 6 mois sans plus de garanties. Ca aussi j'ai connu !

Après, c'est un livre sympa, mais pas inoubliable non plus. J'ai aimé l'idée, les personnages secondaires.. mais le propos a tendance à se diluer dans l'alcool et les soirées.
Lien : http://chezpurple.blogspot.f..
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