Très beau texte sur le deuil et sur la vie telle qu'elle s'impose et non telle qu'on la rêvait. A travers le destin d'un paysan du nord de la Hollande qui a du abandonner ses études de lettres pour reprendre la ferme familiale après la mort de son frère jumeau, Gerbrand Bakker évoque avec poésie la mort, les difficiles relations fraternelles et le désir humain de maîtriser sa vie. Comment l'homme peut-il accéder à une paix intérieure quand toute sa vie n'a été que contraintes et renoncements ? A 55 ans, est-il trop tard pour changer ? Le récit est lent, comme sont lentes les journées à la ferme et comme est lente la rébellion du fils contre le père et contre une existence vide de sens. Dans ces paysages de tourbe, de saules et d'eau se cachent bien des drames et des non dits. L'histoire se révèle par petites touches, aussi nuancée et délicate que les tons gris, verts et bleus de cette région du Nord.
Commenter  J’apprécie         250