Comment une chose pareille a-t-elle pu arriver? L'internement?
Des gens ont trop pris racine. Ils ont tenu pour acquis qu'ils méritaient plus que nous d'être ici, que ce pays leur revenait de droit, et c'est ce qui leur a fermé le cœur.
C'était donc la mort, elle venait comme ça, à grand bruit, puis un silence profond, abrupt.
Un silence montait de ces images. Le passé en sourdine et en noir et blanc, attendant que le futur lui impose sa propre interprétation.
Priya, que se passe-t-il quand un peuple se voit terrorisé, forcé de fuir, privé de toute autre option, mis en cage, les uns sur les autres ? Ne penses-tu pas qu'ils vont tenter de scier les barreaux ?
Il valait mieux arriver là où les bombes étaient déjà tombées. La mort avait pris son dû et passé son chemin.
Je le regrette. En répétant les erreurs de nos parents, nous ne vous avons pas rendu service. [...] Comment une chose pareille a-t-elle pu arriver ? dit-elle. L'internement ? Des gens ont trop pris racine. Ils ont tenu pour acquis qu'ils méritaient plus que nous d'être ici, que ce pays leur revenait de droit, et c'est ce qui leur a fermé le cœur.
À un moment donné, n'a-t-on pas calomnié les Irlandais ? Ils étaient sales, ils étaient pauvres, ils avaient des maladies. [...] Mais au bout d'un moment, les Irlandais ont fini par être acceptés. Et ceux qui ont oublié la pierre jetée à leurs grand-parents se sont mis à jeter la même pierre à d'autre.