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Critique de bananenstrat


Apo, livre de Franck Balandier .
Apo, diminutif de Apollinaire, car c'est bien Guillaume Apollinaire qui est le personnage central de ce livre. Central car l'auteur va développer toute une galerie de personnages secondaires.
Le livre se divise en 3 « zones », le terme « zone » renvoyant au célèbre poème du même nom.
La première zone nous raconte l'histoire du vol de la Joconde par Apollinaire et un de ses acolyte, opération commanditée par Picasso lui-même. Cette frasque va conduire le poète entre les murs d'une cellule de la prison de la Santé.
La seconde zone représente les derniers jours de la vie du grand homme qui, ayant échappé à la mitraille de la grande guerre, et au maladies vénériennes, va succomber à la gripper espagnole.
La troisième zone met en scène une jeune chercheuse qui part à la recherche d'elle même, en examinant les traces laissées par Apollinaire lors de son passage en prison.
Enfin le livre se conclut sur un épilogue en forme d'apothéose absolu où tous les liens sont rompus.

Ce livre est une très bonne surprise. On suit les péripéties méconnues de la vie du poète à travers la plume agile de Franck Balandier. Une plume agile et lyrique mais qui nous entraîne vers des recoins tourmentés et poisseux de l'âme humaine.
Les personnages secondaires ouvrent des tableaux digressifs noirs et riches d'expériences sordides. Ils forment un réseau qui rend parfaitement l'ambiance début de siècle dans laquelle sont nés les poèmes d'Apollinaire.
On sent d'ailleurs la présence d'Apollinaire dans le style, les images, tout au long du livre. Et les références poétiques sont nombreuses.
Le roman condense aussi tout un questionnement sur l'enfermement : l'enfermement pénitentiaire, mais aussi l'enfermement dans un cadre qui perturbe la jeunesse du personnage féminin de la troisième zone.
On pourrait aussi parler de l'enfermement dans un délire, ce qu'il arrive à l'Apollinaire mourant, avant la délivrance de son dernier soupir.

Un livre que je recommande sans hésiter pour sa densité et sa profondeur.
Je salue au passage le travail d'édition du Castor Astral, avec cette couverture en forme d'oeilleton très astucieuse.
Je remercie donc cet éditeur, ainsi que Babelio de m'avoir donné l'opportunité de découvrir ce livre via l'opération Masse critique de Septembre.
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