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Critique de Sardanapale


Banlieue de Londres, milieu des années 1970. Un professeur d'Université s'installe avec réticence dans un nouvel immeuble de quarante étage - IGH pour Immeuble de Grande Hauteur - comble du luxe et de la modernité. Ici, les étages sont répartis en fonction de la catégorie sociale des habitants. En bas se situent des employés de la télévision, puis des petits producteurs. Au milieu de la construction, les professions libérales et les professeurs. Tout en haut, les vedettes de cinéma, les docteurs et surtout, l'architecte des lieux, le mystérieux Royal. le climat est délétère entre les différentes strates de l'IGH qui devient le théâtre de meurtre de chiens et de sabotages. Les incidents techniques se multiplient, les locataires des étages inférieurs condamnent les ascenseurs et tentent d'assaillir les étages supérieurs. L'immeuble devient un enfer insalubre où s'entassent poubelles et immondices. Les couloirs se transforment en terrains de chasse dangereux. C'est la guerre de tous contre tous.

IGH est une critique acerbe du nouveau mode de vie vertical et de la société de consommation. Dans les centres urbains le statut social est directement lié à l'emplacement de l'habitat. Et même au sein d'un quartier résidentiel ou d'un immeuble, des différences de situation trahissent ces discriminations sociales : l'ensoleillement, les places de parking, la proximité d'une infrastructure comme un jardin ou une piscine. C'est exactement le cas dans l'Immeuble de Grande Hauteur, où les habitants des étages supérieurs bénéficient des places de stationnement les plus proches. L'oeuvre dénonce également les délires d'urbanistes mégalos qui prétendent révolutionner le mode de vie de la population.
Troisième et dernier volume de la trilogie de béton, on retrouve l'aversion de Ballard pour la modernité, les cages de verre et d'acier avec vu sur la ville, sur d'autres immeubles, sur les bretelles d'autoroutes et échangeurs dans lesquels foncent les voitures en direction de bureaux sinistres. Comme dans les deux tomes précédents, on retrouve ce désir de l'auteur de retourner à un Etat de Nature, où l'Homme, mû par des pulsions instinctives, se défait des conventions sociales, retrouve sa sauvagerie dans une odeur de crasse et de fluides corporels, ne pensant qu'à assouvir les besoins élémentaires , manger dormir et forniquer.
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