C'est en novembre 1830 que
Balzac était associé à la création d'un nouveau périodique, fondé par
Charles Philipon, appelé La Caricature. C'est
Balzac qui en rédigeait le prospectus, et qui publiait une trentaine d'articles dans ce journal du lancement jusqu'en 1832. L'année 1830 était une année journalistique très intense dans la vie
De Balzac. Il collaborait déjà aux journaux de la Mode, du Voleur et de la Silhouette.
Comme le nom le dit déjà, La Caricature se voulait un périodique satirique et moqueur, né du mécontentement provoqué par la Révolution de Juillet qui pour beaucoup n'avait pas abouti dans le bon sens. Nous y trouvons dès lors beaucoup de caricatures de la monarchie de Juillet. C'est en effet dans ce périodique, où chaque livraison fut accompagnée de deux lithographies, que le roi Louis-Philippe prit la forme d'une poire.
Récemment j'ai eu la chance de trouver quelques numéros originaux de la Caricature, avec les textes
De Balzac. Certains articles sont d'ailleurs repris dans l'excellent livre de poche '
Balzac Journaliste' avec des articles choisis et présentés par
Marie-Ève Thérenty, dont 'Les litanies romantiques' paru le 9 décembre 1830, signé Alfred Coudreux, un des pseudonymes utilisés par
Balzac, comme Henri B. ou Comte Alex de B.
Dans cet article
Balzac se moque des soirées littéraires de l'ère romantique où aucun auteur n'est à la hauteur pour satisfaire les besoins d'extase d'un certain monsieur M.S***. Il trahit son pseudonyme en dévoilant qu'il est l'auteur de
la peau de chagrin, roman qui serait seulement publié l'année d'après. Ensuite,
Balzac donne dans le Croquis qui suit l'article sur les Litanies un bel exemple d'écriture automatique, bien avant le surréalisme d'
André Breton.