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Critique de Marie987654321


Le parfumeur César Birotteau est un homme créé pour l'édification des lecteurs ; un homme frappé de sainteté qu'on imagine accueilli immédiatement à la droite de Dieu au moment de sa mort.

Le livre est divisé en trois parties : César à son apogée ; César aux prises avec le malheur et le triomphe de César qui donne la structure narrative. Un commerçant, qui a fait une fortune relative dans les parfums grâce à son sens du commerce et à un travail acharné malgré des origines modestes, rendu optimiste et peut être légèrement infatué de sa personne par son succès, décide de se lancer dans des affaires de plus grande ampleur. Il s'implique dans une spéculation à grande échelle sur des terrains, décide de monter un autre magasin pour développer un nouveau produit cosmétique, fait des travaux dans son appartement pour le mettre au niveau de son nouveau statut social et décide de donner un grand bal pour fêter sa promotion à la légion d'honneur...

César Birotteau a tendance à voir grand malgré les conseils de sagesse de son épouse Constance, son soutien indéfectible. Mais ses déboires ne doivent pas être lus comme la punition d'un homme trop ambitieux... on serait loin de la richesse d'une oeuvre De Balzac. Certes, Balzac se moque de la prétention et des mesquineries de la bourgeoisie commerçante. Il montre surtout les mécanismes complexes de financement des banques et l'évolution des techniques commerciales : la caution scientifique sur un produit, l'utilisation de la presse et les début de la publicité, les méthodes de financement et de refinancement qui unissent le petit commerce et les grandes banques par des relations en cascade, les règles en matière de faillite et de liquidation d'un commerce...
D'ailleurs, si Birotteau en vient à une faillite, ce n'est pas tant que ses choix d'affaires sont mauvais, mais parce qu'il est victime d'une vengeance personnelle d'un ancien commis et d'un notaire qui s'enfuit avec ses fonds. Si un reproche peut lui être fait c'est d'avoir, par excès de confiance, accepté de remettre des fonds à ce notaire sans preuve de dépôt. N'ayant pas les fonds pour faire face à ses échéances et décrédibilisé par son ancien commis auprès des banques qui pourraient lui permettre de s'en sortir, il est acculé à la faillite.

Mais Birotteau est épaulé par une famille aimante et courageuse (sa femme et sa fille n'hésitent pas à prendre un travail salarié), quelques amis dévoués, son futur gendre Popinot qu'il a aidé à monté un négoce. Il va réussir à rembourser la totalité de sa dette et à racheter son honneur sans utiliser les biais et les solutions du capitalisme émergent et des hommes d'argent qui triomphent par ailleurs. Birotteau est avant tout un homme d'une honnêteté scrupuleuse, bienveillant, soucieux du bien être de sa famille, un bon père de famille chrétien et légitimiste. On est témoin d'une lutte du Bien (Birotteau ) et du mal ( du Tillet, le commis rancunier). La fin ressemble un peu au troisième acte d'une comédie de Molière où les obstacles qui se sont dressés contre les héros s'aplanissent de manière presque magique devant Birotteau devenu quasi angélique.
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