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Critique de Perlaa


Perlaa
17 septembre 2019
Rude leçon que ce roman De Balzac. Où l'on voit qu'il ne suffit pas d'être beau, talentueux et ambitieux pas plus que d'être honnête, travailleur et inventif pour faire son chemin sous la Restauration. Ces qualités sont notoirement insuffisantes. Que reproche Balzac à ses 2 jeunes héros, Lucien, poète pauvre monté d'Angoulême à Paris et son ami, David Suchard, imprimeur-inventeur ? Essentiellement l'absence de « qualités personnelles » qui leur permettraient de comprendre et d'adopter les codes de leur société. « Esprit mobile », vanité et égoïsme caractérisent Lucien, David est a contrario rêveur et naïf.
Force est de reconnaître que le monde, je dirais plutôt les mondes dans lesquels ils évoluent, sont féroces. Ils sont régis par trois grandes valeurs : argent, relations et hypocrisie. On s'introduit dans le monde des imprimeurs ou des juristes de province, dans les milieux littéraires, journalistiques, les milieux d'affaires, du théâtre, chez les éditeurs, les politiques, l'aristocratie parisienne... Balzac nous écrase de sa prodigieuse érudition technique et de sa connaissance fine et personnelle de ces microcosmes. Souvent les héros passent au second plan et ne semblent plus n'être que des acteurs passifs sans prise réelle sur les intrigues et les intérêts qui les dépassent.
Au-delà d'une vision sans concession je retiendrai l'ironie et le style jubilatoire qui fera oublier un monde proche de la caricature. La peinture de la société provinciale stupide et obtuse est particulièrement réjouissante. Je terminerai par cette délicieuse maxime qui contamine tout l'ouvrage et qui me ravit « Passez-moi la rhubarbe, je vous passerai le séné ».
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