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Critique de Ys


Ys
31 janvier 2016
Une nuit de 1828, à la sortie d'une réception, deux vieux amis de la pension Vauquer se rejoignent. L'un aurait un service à demander à l'autre, une affaire un brin retorse sur la forme mais assez simple sur le fond. Résumons : Rastignac envisage d'abandonner Delphine de Nucingen pour la marquise d'Espard, plus influente et plus à la mode, plus utile à sa carrière et à sa vanité. La marquise d'Espars, elle, envisage de faire mettre sous tutelle (interdire) son époux, sans doute plus qu'à moitié fou et compromis dans des aberrations ruineuses qui menacent l'avenir de leurs enfants. le juge censé arbitrer l'affaire n'est autre que l'oncle de Bianchon. Ce dernier ne pourrait-il glisser un mot en faveur de la belle, favoriser une rencontre où elle puisse défendre directement ses arguments ?
C'est un homme des plus probes qu'Horace Bianchon, mais c'est aussi un ami fidèle : il fera de son mieux selon sa conscience. C'est le plus probe des juges que Jean-Jules Popinot, mais il ne voit aucun inconvénient à rencontrer tour à tour les deux partis en présence afin d'affiner son opinion. le plus probe, mais aussi le plus fin, et il ne tarde pas à comprendre qu'entre l'épouse bafouée et le mari cinglé, les choses ne sont pas si simples qu'elles le paraissent. Est-il d'ailleurs aussi fou qu'on le prétend, monsieur le marquis ?

Cette longue nouvelle De Balzac peut paraître un peu anecdotique mais on y retrouve, efficacement mis en scène, l'un de ses grands thèmes de prédilection : la véritable nature de la grandeur, confrontée aux vanités tortueuses, aux intérêts égoïstes et à la stupidité mesquine du monde. Grandeur incomprise, trop pure pour vouloir se faire reconnaitre, qu'incarnent chacun à sa manière deux hommes bien différents, le petit juge obscur et le marquis fortuné, le bourgeois et l'aristocrate enfin voués, peut-être, à se comprendre.
Le thème est intéressant, la peinture très vivante des lieux, des hommes et des caractères l'est tout autant, et les allures d'enquête que ne tarde pas à revêtir la narration accroche à merveille la curiosité du lecteur. Last but not least : les retrouvailles avec Rastignac - parfaitement cynique désormais - et Bianchon - toujours égal à lui-même - ne sont pas le moindre des plaisirs offerts par cet excellent petit condensé De Balzac, que j'apprécie d'autant mieux après les longues digressions des Illusions Perdues !
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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